La rencontre des parlementaires et experts de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui s’est tenue à Ouagadougou du 11 au 15 août 2025, incarne un tournant majeur dans la gouvernance de cette zone stratégique de l’Afrique. Cette conférence marque un pas significatif vers la consolidation de la souveraineté et du développement des trois pays membres de l’AES : le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Mais derrière cette rencontre, il y a un ensemble d’initiatives ambitieuses portées par les dirigeants de ces pays, qui visent à rompre avec les pratiques anciennes, souvent synonymes d’ingérences extérieures et de retards dans les processus de développement.
Les présidents, Capitaine Ibrahim Traoré, Général Assimi Goïta et le général Abdourahamane Tiani ont engagé une série de réformes profondes, notamment dans le domaine judiciaire et politique, pour revitaliser la souveraineté de leur pays et renforcer l’État de droit. Ces réformes visent à créer des structures judiciaires plus indépendantes, et un renforcement de la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Les réformes politiques en cours se traduisent également par la mise en place de mécanismes de décision plus inclusifs et collectifs, en particulier avec la création du Parlement confédéral de l’AES. Ce Parlement confédéral, dont l’avant-projet de protocole a été élaboré à Ouagadougou, représente l’un des éléments majeurs de cette transition politique. Ce projet, loin d’être une simple formalité administrative, constitue une avancée essentielle vers l’intégration politique des États du Sahel. Il va permettre de mutualiser les efforts des trois nations dans des domaines clés tels que la sécurité, l’économie, l’éducation et la gestion des ressources naturelles.
L’un des avantages majeurs de ce modèle parlementaire est qu’il favorisera la prise de décisions communes, réduisant ainsi les tensions internes et les divergences entre les États. En renforçant la coopération intergouvernementale, cette réforme ouvrira la voie à une meilleure coordination dans la lutte contre les défis transnationaux tels que le terrorisme, le trafic d’êtres humains et les crises climatiques. La coopération sur des projets communs sera facilitée, et les nations du Sahel pourront ainsi construire des solutions régionales aux problèmes qui les affectent toutes.
L’impact de la nouvelle gouvernance des pays de l’AES est déjà visible à travers leurs politiques de développement axées sur l’autonomie. Les dirigeants actuels ont clairement pris la mesure de l’urgence de rétablir leur indépendance face à des influences extérieures parfois contraires à leurs intérêts nationaux. Ces initiatives, qu’elles soient politiques, économiques ou judiciaires, sont une rupture nette avec les pratiques de gouvernance qui, par le passé, ont souvent conduit à l’instabilité et à la dépendance.
Cette nouvelle ère de gouvernance, constitue un gage d’espoir pour le peuple du Sahel et pour l’Afrique dans son ensemble.