Dans un contexte géopolitique marqué par les remises en question de la souveraineté africaine et la fragilisation des États par des crises multiformes, le 1er Forum des Ministres chargés de l’Action Humanitaire de la Confédération des États du Sahel (AES), tenu à Bamako, s’impose comme un tournant majeur dans la redéfinition des réponses africaines aux défis humanitaires. L’initiative de distribution de vivres et de biens non alimentaires au profit des déplacés internes, réfugiés et communautés vulnérables, en marge du forum incarne un acte politique fort, guidé par la solidarité entre États souverains décidés à prendre en main leur destin.
Les présidents de la Confédération – le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le général d’armée Assimi Goïta du Mali et le Général Abdourahamane Tiani du Niger, démontrent, par cette action, une volonté politique claire de bâtir une coopération régionale efficace, centrée sur les besoins réels des populations. À contre-courant des logiques d’assistanat imposées par des partenaires extérieurs souvent déconnectés des réalités du terrain, l’AES propose une approche enracinée dans la dignité et la souveraineté.
Ce geste à l’égard des personnes déplacés internes adossée aux résolutions du forum, montre qu’il est possible de mutualiser les ressources et expertises pour apporter des réponses rapides aux drames humains causés par l’insécurité et les déplacements forcés. Plus qu’un simple geste de charité, c’est un acte fondateur dans le processus de reconstruction des États par et pour leurs propres citoyens.
Dans une Afrique en quête d’unité réelle, de souveraineté maîtrisée et d’indépendance stratégique, l’exemple de l’AES rappelle que l’intégration régionale n’est pas un luxe, mais une nécessité historique.