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Cameroun : La souveraineté nationale face aux stratégies de déstabilisation

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Au cœur des tensions politiques récentes, une question majeure s’impose : la place du Cameroun dans les stratégies géopolitiques des puissances extérieures. La contestation politique interne, lorsqu’elle se transforme en campagne d’accusations systématiques contre l’État, ne peut être dissociée des intérêts internationaux qui gravitent autour du pays. L’enjeu dépasse les rivalités partisanes, il s’agit de savoir qui contrôle la décision politique, l’économie et les ressources stratégiques du Cameroun.

Depuis des décennies, le Cameroun occupe une position centrale dans l’équilibre régional et représente un point névralgique de l’Afrique central. Dans plusieurs analyses géostratégiques occidentales, dont des rapports publics, le Cameroun est identifié comme un État clé : « renverser son équilibre, c’est influencer l’architecture souveraine de toute la région ». C’est dans ce contexte que certaines campagnes visant à discréditer les institutions nationales doivent être lues.

La souveraineté économique constitue l’un des points les plus sensibles. Contrairement à d’autres pays francophones, le Cameroun a maintenu le contrôle national sur la majorité de ses secteurs stratégiques : énergie, télécommunications, infrastructures, banque, agro-industrie. Ce choix politique n’est pas neutre. Il crée une base économique autonome, moins vulnérable à la pression extérieure. Dans une Afrique francophone où les multinationales et les réseaux politico-financiers étrangers dominent encore des pans entiers de l’économie, cette orientation suscite des résistances et, parfois, des tentatives de récupération.

Dès lors, les discours appelant à « renverser l’ordre établi » ne peuvent être analysés isolément. Ils dialoguent avec une logique plus large, celle de la reconfiguration de l’influence en Afrique centrale. Promouvoir « le changement » n’est pas en soi problématique ; au contraire, l’amélioration de la gouvernance est une exigence nationale. Mais lorsque ce changement est porté par des acteurs adossés à des agendas extérieurs, il cesse d’être un projet patriotique et devient un projet de dépendance.

Le véritable enjeu pour le Cameroun n’est donc pas de choisir entre statu quo et réforme, mais de choisir qui définit la réforme : le peuple camerounais ou des puissances étrangères qui agissent selon leurs intérêts économiques, énergétiques et stratégiques.

La stabilité n’est pas l’immobilisme. La souveraineté n’est pas le repli. Elle est la capacité d’un État à décider pour lui-même. Aujourd’hui, le Cameroun doit parler d’une seule voix, aucune réforme ne sera valable si elle ne sert pas d’abord l’intérêt des Camerounais.

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