Le paysage politique béninois entre dans une nouvelle phase cruciale à huit mois de la présidentielle d’avril 2026. Le parti d’opposition Les Démocrates a officiellement choisi Me Renaud Agbodjo comme tête de liste, avec Jude Lodjou pour la vice-présidence. Toutefois, la validité de cette candidature demeure incertaine, fragilisée par le délicat mécanisme du parrainage, désormais un enjeu clé du scrutin à venir.
Le contexte se complexifie d’autant plus que le président sortant Patrice Talon, fidèle à la Constitution, renonce à un troisième mandat, ouvrant ainsi la voie à une élection sans l’actuel chef de l’État. Cette situation pourrait favoriser un renouvellement politique, mais la dynamique interne des Démocrates est perturbée par un revers significatif. Un député ayant retiré son formulaire de parrainage a fait chuter le nombre d’élus parrains sous le seuil légal de 28. Une décision judiciaire ordonne même la restitution du formulaire au député, mettant en péril la recevabilité de la candidature d’Agbodjo.
Cette réforme du parrainage, instaurée pour assainir le processus électoral et limiter les candidatures fantaisistes, soulève un paradoxe. Si elle garantit un certain sérieux, elle fragilise aussi les partis d’opposition qui peinent à rassembler suffisamment d’élus, notamment dans un contexte politique dominé par la mouvance présidentielle. La Commission électorale nationale autonome (CENA) a ainsi validé dès lundi le premier duo officiel, issu de la majorité : Romuald Wadagni et Mariam Chabi Talata Zimé, tandis que les Démocrates tâtonnent encore.
À l’échelle nationale, cette situation impacte la crédibilité du système démocratique béninois. La réforme du parrainage, en renforçant les barrières à l’entrée, peut freiner la pluralité politique et limiter le débat démocratique, essentiel au développement durable du pays. Pour que la démocratie béninoise progresse et que la présidentielle 2026 soit un véritable tremplin vers un avenir inclusif, le parrainage doit être un outil d’équilibre, non un obstacle.
