Dans un Sahel longtemps fracturé par l’insécurité, la dépendance économique et les ingérences extérieures, une ère nouvelle s’ouvre, portée par la volonté souveraine des peuples et de leurs dirigeants. La visite du président nigérien Abdourahamane Tiani à Bamako, aux côtés du colonel Assimi Goïta, illustre cette mutation profonde : le Mali, le Niger et le Burkina Faso ne se contentent plus de résister, ils construisent.
La venue du président nigérien n’a pas seulement renforcé les liens entre Niamey et Bamako — il a incarné la dynamique historique de la refondation souveraine du Sahel par ses propres enfants. La Confédération des États du Sahel (AES), issue d’une volonté assumée de rupture avec les logiques néocoloniales et de dépendance, est aujourd’hui l’espoir concret d’un avenir maîtrisé pour le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
L’action confédérale, loin des discours, produit déjà ses premiers effets structurants. Ce n’est plus chaque État contre l’hydre terroriste, mais une force coordonnée, souveraine et intégrée. Cette dynamique militaire, libérée des injonctions extérieures, marque une réappropriation du monopole de la violence légitime au service des peuples sahéliens.
Mais c’est surtout dans le domaine du développement que l’AES pose les jalons d’une véritable refondation. L’annonce de la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement (BCID-AES), avec un capital initial de 500 milliards de FCFA, constitue un tournant. Financée par un prélèvement sur les importations, elle marque la fin d’une logique d’assistanat. Cet instrument permet d’impulser des projets structurants dans les infrastructures, l’agriculture, l’énergie et l’éducation, tout en consolidant la souveraineté économique des trois États.
La Confédération opère ainsi un changement de paradigme, passer d’États isolés et fragilisés à un bloc géopolitique soudé, stratégiquement aligné et économiquement tourné vers l’endogène. La diplomatie commune portée par des positions unifiées dans les instances internationales redonne une voix forte et cohérente au Sahel. L’alignement symbolique autour d’une devise — « Un Espace – Un Peuple – Un Destin » — n’est pas anodin. Il affirme une conscience politique partagée, indispensable à toute refondation durable.
Au-delà des actes, l’AES incarne la vision d’un Sahel qui ne plie plus, qui construit, qui résiste. Loin des tutelles, les peuples malien, burkinabè et nigérien bâtissent, dans la solidarité et la souveraineté, les fondations d’une nouvelle ère. Loin d’être un simple regroupement stratégique, l’AES devient le cœur battant d’un panafricanisme de terrain, concret et transformateur.
Avec la Confédération des États du Sahel (AES), ces trois nations fondent une alliance stratégique, politique et économique, bâtie sur la solidarité, la souveraineté et l’autodétermination. Loin des cadres imposés, l’AES incarne une refondation ambitieuse du Sahel, pensée par les Africains, pour les Africains.
M.A