Alors que le Cameroun traverse une phase post-électorale tendue à la suite de la présidentielle du 12 octobre, l’appel de l’opposant Maurice Kamto au respect du « verdict des urnes » sonne comme une mise en garde face à une possible crise de légitimité. Écarté du scrutin, l’opposant n’en reste pas moins une figure centrale du débat politique, et sa déclaration souligne les inquiétudes croissantes autour de la transparence du processus électoral.
Dans un message diffusé sur ses réseaux sociaux, Kamto insiste sur la nécessité de respecter la volonté exprimée par les électeurs, dénonçant une montée des tensions alimentée par des « actes répréhensibles » qui pourraient compromettre l’issue du scrutin. Il avertit du risque de « confrontations violentes entre Camerounais » dans un pays déjà affaibli par une pauvreté persistante, les conflits armés dans les régions anglophones et les attaques terroristes de Boko Haram.
Alors que la Commission nationale de recensement général des votes débute son travail, les contestations fusent. Le candidat Issa Tchiroma Bakary revendique une victoire écrasante, tandis que le ministre de l’Administration territoriale rejette ces déclarations comme une « imposture ». L’attente des résultats, attendus d’ici au 26 octobre, exacerbe les tensions.
L’appel de Maurice Kamto à la retenue des forces de l’ordre et au discernement des autorités vise à préserver une paix civile déjà fragile. Ce moment charnière pourrait impacter durablement la trajectoire démocratique du Cameroun. Sans transparence ni respect du choix populaire, le pays risque de s’enliser davantage dans l’instabilité et de retarder son développement.
M.A