Lors de la commémoration des 30 ans du génocide rwandais, le message diffusé par le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a été accueilli avec des sentiments mitigés au Rwanda. Ce message exprimait : « Nous pleurons les milliers de Tutsis, de Hutus, de Twas et d’autres qui ont perdu la vie au cours de ces 100 jours de violence indicible ».
En réaction, lors d’une conférence de presse, le Président Paul Kagame a souhaité réajuster la position de la diplomatie américaine concernant la perception du drame rwandais. Il a rappelé qu’un accord avait été conclu avec les autorités américaines vers 2014 pour éviter toute critique lors de l’anniversaire du génocide.
Par la suite, le Président Kagame a repoussé les accusations selon lesquelles l’Armée patriotique rwandaise, le groupe rebelle dirigé par lui-même qui a mis fin au génocide, aurait commis des actes de vengeance pendant et après le génocide. Il a qualifié cette attitude de forme de déni et de crime en soi, affirmant que le Rwanda s’y opposera toujours.
Il a précisé que cette polémique avait été abordée lors d’un entretien avec l’ancien Président américain Bill Clinton, qui avait conduit la délégation officielle des États-Unis à Kigali le 7 avril dernier, lors de la commémoration du 30ème anniversaire du génocide au Rwanda.
« Il y a 365 jours dans une année. Donnez-nous ce jour, le 7 avril, et vous aurez le reste, 364 jours, pour nous blâmer chaque jour pour tout ce que vous n’aimez pas chez nous », a déclaré le Président Paul Kagame.
Igor Sanchez
