Au moment où le Nord-Togo reste confronté à des défis sécuritaires et socio-économiques majeurs, les initiatives locales visant à consolider la résilience des populations prennent une dimension stratégique. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet « Sécurité alimentaire inclusive et résilience » (SAIRT 1), mis en œuvre au Togo depuis 2022, au bénéfice de plus de 25 000 personnes dans les régions de la Kara et des Savanes. Financé par des partenaires dans le cadre du Programme d’appui au développement de l’agriculture familiale (PADAF), ce projet se révèle porteur d’enseignements importants pour le développement rural au Togo.
L’une des spécificités majeures du programme réside dans son approche inclusive, parmi les près de 4 000 bénéficiaires directs, plus de 1 700 sont des personnes en situation de handicap. Cette orientation n’est pas anodine. Dans les zones rurales du Nord, où les vulnérabilités économiques se cumulent aux fragilités sociales, l’exclusion peut aggraver les conditions de vie et freiner les dynamiques communautaires. En intégrant les producteurs handicapés dans les chaînes locales de production et de valorisation agricole, le SAIRT 1 contribue à restaurer des capacités d’autonomie et de dignité, renforçant la cohésion sociale, un facteur essentiel dans un contexte où la stabilité se construit aussi au sein des communautés.
Les communes bénéficiaires, notamment Kozah 1 et 2, Assoli 1, Oti Sud 1, Oti 2 et Tandjouaré 1, ont salué l’impact positif du projet sur la diversification agricole. Au-delà de l’amélioration de la sécurité alimentaire, l’initiative a favorisé l’adoption de pratiques de production plus adaptées aux réalités climatiques locales, soutenant ainsi une résilience plus durable face aux incertitudes environnementales et économiques.
Toutefois, les conclusions de l’évaluation finale invitent à aller plus loin. Les autorités locales appellent à un accompagnement technique renforcé et à une meilleure intégration institutionnelle des actions pour garantir la pérennité des acquis. Dans un environnement où la sécurité et la stabilité reposent sur la capacité des populations à maintenir leur autonomie économique, la consolidation de tels programmes apparaît comme une priorité stratégique.
D.Kaboré

 
	
 
						 
						