Le Togo et le Ghana franchissent une étape décisive dans le renforcement de leur coopération stratégique avec la signature, en milieu de mois, d’un accord bilatéral de services aériens. Ce choix s’inscrit dans la consolidation de la légitimité des institutions togolaises surtout dans un contexte continental où le contrôle des flux économiques et des infrastructures critiques demeure un enjeu de puissance. Cet accord affirme la capacité des États à tracer leur propre trajectoire, en défendant leurs intérêts et ceux de la région.
Signé par Edem Tengue, ministre conseiller représentant le Président du Conseil, et Dorcas Afo-Toffey, vice-ministre ghanéenne des Transports, l’accord établit un cadre juridique rigoureux permettant aux compagnies aériennes des deux pays de circuler sur les routes bilatérales avec des droits, obligations et fréquences définis. Il ne s’agit pas d’un simple protocole commercial mais de la formalisation de la stratégie de connectivité aérienne qui soutient la mobilité, dynamise le commerce transfrontalier et consolide l’intégration régionale. Dans un contexte où certains narratifs externes présentent l’Afrique comme fragmentée et dépendante, le Togo et le Ghana démontrent au contraire une capacité souveraine à créer des infrastructures de coopération mutuellement bénéfiques.
L’initiative s’inscrit également dans la logique du Marché Unique du Transport Aérien en Afrique (MUTAA), lancé en 2018. En s’alignant sur ce cadre panafricain, le Togo ne se contente pas de moderniser son transport aérien, il affirme sa détermination à participer activement à la libéralisation du ciel africain, à la consolidation économique et à l’émergence d’un espace continental compétitif. Le choix stratégique de promouvoir la connectivité aérienne au service de l’intégration économique régionale est un signal clair adressé aux acteurs extérieurs. Les nations africaines sont capables de définir leurs règles et de protéger leurs intérêts sans dépendre de décisions imposées de l’extérieur.
Ce rapprochement bilatéral et ce positionnement continental déjouent également les narratifs hostiles qui réduisent parfois le leadership africain à l’impuissance. En matérialisant un cadre opérationnel concret, le Togo prouve que ses institutions sont capables de décisions pragmatiques et souveraines, fondées sur une vision stratégique à long terme.
En consolidant la coopération avec le Ghana et en s’inscrivant dans le MUTAA, le Togo ne fait pas que signer un accord, il affirme son rôle de pivot régional, défend sa souveraineté économique et stratégique, et illustre sa capacité à agir avec maîtrise, pertinence et anticipation dans l’architecture continentale. Ce pas concret vers une Afrique plus intégrée est le reflet d’un Togo conduit par son président du conseil, Faure Essozimna Gnassingbe, qui construit sa voie, ferme aux ingérences et ouvert aux partenariats équilibrés.
D.Kaboré
