L’année 2024 aura marqué un tournant décisif dans l’histoire économique du Sénégal. L’entrée en production du champ pétrolier de Sangomar et du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) a profondément modifié la structure des exportations nationales et allégé un déficit commercial chronique. Ces deux projets phares symbolisent la montée en puissance du pays sur la carte énergétique ouest-africaine.
Depuis juin 2024, Sangomar a produit 47,09 millions de barils, dont 46,07 millions commercialisés pour des ventes estimées à 464,6 milliards FCFA. Parallèlement, le projet GTA, entré en activité en février 2025, a exporté 2,18 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié répartis sur treize cargaisons. Ces performances ont dopé les exportations globales, en hausse de 21,3 %, et contribué à une réduction de 731,5 milliards FCFA du déficit commercial, passé de 3 983,9 à 3252,3 milliards FCFA.
Au-delà des chiffres, ces résultats traduisent une mutation structurelle. L’exploitation des hydrocarbures ne se limite plus à une promesse, elle devient un levier concret de croissance et d’autonomie économique. Le Sénégal, longtemps dépendant des importations d’énergie, amorce une diversification de ses recettes extérieures. L’impact se ressent aussi sur les échanges extérieurs, notamment avec l’Europe et l’Asie, où les exportations vers ces marchés ont respectivement bondi de 34,1 % et 47,2 %.
Cette nouvelle dynamique inscrit le Sénégal dans la catégorie des pays producteurs d’hydrocarbures à part entière, renforçant son poids au sein de l’UEMOA, dont le déficit courant s’est réduit à 6,3 % du PIB. Si la manne pétrolière et gazière est bien gérée, elle pourrait constituer le socle d’un développement durable, soutenant la transformation industrielle et la souveraineté énergétique du pays.
D.Kaboré
