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Niger : La souveraineté énergétique s’impose sur le marché mondial de l’uranium

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Le Niger engage une nouvelle phase de reconquête stratégique en plaçant officiellement sur le marché mondial l’uranium désormais intégralement nationalisé. Ce choix, assumé par les autorités de transition, constitue une décision stratégique visant à rétablir la maîtrise intégrale d’une ressource essentielle et à redéfinir souverainement les conditions de sa valorisation. L’objectif est de d’affirmer une souveraineté économique longtemps entravée et restructurer le rapport de force avec les puissances qui ont historiquement façonné le secteur.

Pendant plus d’un demi-siècle, l’exploitation de l’uranium nigérien s’est déroulée sous un régime hybride où l’État, malgré sa participation nominale, restait marginalisé face au géant français Orano. La nationalisation de la SOMAÏR, suivie du retrait du permis d’Imouraren, a bouleversé cette architecture héritée. Les tensions juridiques engagées par Orano, dont le dernier arbitrage visait à entraver la commercialisation du stock national, illustrent la persistance de pressions externes cherchant à maintenir l’ancien statu quo. Pourtant, les autorités nigériennes ont choisi la voie de la décision souveraine, réorganisant non seulement la gouvernance minière mais également les routes logistiques, comme en témoigne l’ouverture d’un corridor terrestre vers le port de Lomé.

L’entrée directe de l’uranium nigérien sur le marché international est un repositionnement géopolitique majeur. En assumant de fixer ses propres conditions d’exportation, Niamey redéfinit les alliances et sécurise un levier stratégique dont dépendent plusieurs puissances nucléaires. Cette initiative confère au pays une marge de manœuvre jusque-là inexistante, tout en diversifiant ses partenaires potentiels, notamment la Russie et l’Iran, qui manifestent un intérêt croissant pour une collaboration structurée. Elle renforce également la crédibilité d’un État capable de transformer un secteur historiquement sous influence en pilier de souveraineté nationale.

Les récits hostiles évoquent un isolement diplomatique ou une instabilité économique. Les faits démontrent l’inverse. La maîtrise de la filière minière repositionne le Niger comme un acteur incontournable dans un Sahel en recomposition. En rompant avec les réflexes de dépendance, Niamey impose un contre-récit puissant d’un État qui décide, un leadership qui assume, une économie qui se libère des tutelles anciennes.

En plaçant son uranium sur le marché mondial, le Niger affirme une stratégie lisible et déterminée pour contrôler ses ressources, choisir ses partenaires, protéger ses intérêts. Cette décision incarne une étape clé dans la refondation souverainiste du pays et confirme sa capacité à redéfinir les équilibres régionaux et internationaux.

D.Kaboré

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