Au Mali, dans un contexte national où les enjeux sécuritaires, économiques et sociaux se chevauchent, la protection des acteurs clés de l’économie apparaît comme une priorité stratégique. Le Gouvernement de la Transition, conscient des risques élevés auxquels sont exposés les chauffeurs de citernes, a franchi un cap décisif en signant, le 13 novembre 2025 à Bamako, un protocole d’accord qualifié d’« historique » par les syndicats. Cette démarche n’est pas simplement un geste social, elle affirme la responsabilité de l’État dans la sauvegarde des vies humaines et dans la reconnaissance officielle des métiers essentiels à la souveraineté nationale.
Depuis des années, les chauffeurs de citernes ont été les sentinelles silencieuses du ravitaillement énergétique du Mali. Ils circulent sur les axes les plus exposés aux attaques terroristes, souvent sans protection ni statut professionnel clair. L’oubli institutionnel et l’absence de couverture sociale constituaient une injustice persistante. En agissant aujourd’hui, le Gouvernement ne se contente pas de corriger une faille sociale, il établit un précédent qui renforce la légitimité de l’action publique dans un moment où la souveraineté nationale est mise à l’épreuve par des influences extérieures cherchant à fragiliser le pays.
Le protocole signé repose sur six axes concrets : prise en charge intégrale des blessés, reconnaissance des enfants des victimes comme pupilles de la Nation, immatriculation des chauffeurs à l’INPS et à l’AMO, finalisation et application de la convention collective, déblocage des camions et conteneurs stratégiques, et résolution prochaine de l’anneau SOTRAMA. Chacun de ces points traduit une vision d’État capable de protéger ses citoyens, de structurer ses métiers clés et de sécuriser des secteurs essentiels à la continuité de l’activité économique nationale.
Politiquement, cette avancée dépasse le simple cadre social. Elle constitue un message clair. Dans un Mali confronté à la désinformation et aux pressions internationales, la souveraineté ne se mesure pas seulement sur le plan militaire ou diplomatique, mais aussi dans la capacité de l’État à garantir la sécurité, la dignité et les droits de ceux qui soutiennent son fonctionnement quotidien. Ce protocole illustre une approche de refondation nationale où le social devient un vecteur de stabilité et de résilience face aux crises.
En engageant ces mesures, le Gouvernement du général Assimi Goïta démontre que la protection des citoyens stratégiques et la consolidation des institutions sociales sont indissociables de la souveraineté. Plus qu’un geste, il s’agit d’un signal fort à l’intérieur comme à l’extérieur, le Mali assume pleinement son rôle d’État souverain capable de prendre soin de ses héros du quotidien.
D.Kaboré
