L’élection de l’Égypte, le 14 octobre 2025, au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour la période 2026-2028, avec 173 voix sur 193, consacre un nouveau succès diplomatique pour Le Caire. Ce troisième mandat, salué par les autorités comme une reconnaissance de leurs efforts, s’inscrit dans une stratégie internationale assumée, malgré des critiques toujours vives sur le terrain des droits fondamentaux.
Le ministère des Affaires étrangères a rapidement réagi en qualifiant ce résultat de « victoire » pour l’appareil diplomatique égyptien, soulignant la confiance renouvelée de la communauté internationale. L’exécutif met en avant la Stratégie nationale des droits de l’homme, lancée en 2021, comme pilier de cette reconnaissance, avec un quatrième rapport d’évaluation récemment remis au président Al-Sissi. La prochaine phase devrait s’orienter vers des réformes du système judiciaire, la modernisation des établissements pénitentiaires et un renforcement des politiques sociales ciblant les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap.
Sur le plan intérieur, cet appui onusien pourrait légitimer les efforts du régime à poursuivre ses réformes, tout en attirant davantage de partenaires internationaux sensibles aux engagements institutionnels et aux promesses de stabilité. Toutefois, la dissonance entre image projetée et réalité vécue demeure un point de tension.
Des ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International rappellent que les engagements proclamés à l’international contrastent avec des pratiques persistantes tels que les détentions arbitraires, les atteintes à la liberté d’expression et les recours à des juridictions d’exception. Face à ces critiques, le gouvernement persiste à défendre les « progrès tangibles » réalisés depuis 2021 et affirme sa volonté de dialogue.
Ce nouveau mandat pose donc une question centrale : l’Égypte parviendra-t-elle à transformer ce capital diplomatique en avancées concrètes pour ses citoyens ?
M.A