Deux semaines après le décès de l’activiste burkinabè Alino Faso, sa dépouille sera accueillie ce lundi 18 août à l’Aéroport international de Ouagadougou. Décédé dans des circonstances troubles à la fin du mois de juillet à l’école de gendarmerie de Cocody, Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, avait été arrêté le 10 janvier 2025 sur le sol ivoirien.
Figure montante du militantisme panafricaniste, critique acerbe des élites politiques ouest-africaines, et fervent adhérant de la nouvelle politique du capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso, Alino Faso incarnait une nouvelle génération d’activistes connectés et engagés pour la souveraineté des peuples. Son arrestation, puis son décès en détention, ont déclenché une onde de choc au Burkina Faso, attisée par un silence troublant des autorités ivoiriennes.
Face à l’émotion populaire et aux multiples interrogations, le gouvernement burkinabè a pris ses responsabilités. L’information judiciaire ouverte par le gouvernement burkinabè, en coordination avec la famille d’Alain Christophe Traoré, n’est pas anodine. Elle traduit une volonté de souveraineté judiciaire, de transparence nationale et d’exigence de vérité. Cette saisine judiciaire affirme l’intention de l’Etat burkinabè de faire éclater la vérité, quel qu’en soit le prix diplomatique.
Dans un contexte où les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont déjà marquées par une méfiance croissante, la disparition suspecte d’un citoyen burkinabè sur le sol ivoirien jette une ombre supplémentaire. Ce dossier pourrait mettre en lumière les fractures idéologiques profondes entre deux États : l’un affirmant sa souveraineté face aux ingérences, l’autre qui s’accroche à ses privilèges et à ses leviers d’ingérence.
Le combat d’Alino Faso ne s’éteint pas avec lui. Il entre désormais dans le champ de la mémoire collective, et plus encore, dans une bataille géopolitique qui dépasse les frontières.