Maurice Kamto

Cameroun : Maurice Kamto écarté de la présidentielle 2025, une exclusion au parfum de règlement de comptes politique

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L’éviction de Maurice Kamto de la présidentielle du 12 octobre 2025 marque un tournant inquiétant pour la démocratie camerounaise. Officiellement invalidée pour « pluralité d’investiture », sa candidature, portée par le Manidem, a été rejetée par ELECAM, puis par le Conseil constitutionnel, malgré un recours argumenté. Mais pour l’opposant, ce rejet n’a rien de légal : il serait le fruit d’une stratégie délibérée du pouvoir pour l’écarter du jeu électoral.

Derrière cette invalidation se cache, selon Kamto, un montage orchestré par le régime du RDPC. La création d’un prétendu « faux président » du Manidem et l’apparition d’une candidature concurrente factice. Une manœuvre suffisante pour provoquer une disqualification sur la base d’une double investiture fabriquée de toutes pièces.

L’exclusion de Kamto ne peut se lire hors contexte. Le report des législatives et municipales à 2026 prive le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) d’élus, une condition pourtant indispensable pour présenter un candidat selon la loi électorale. Le piège semble bien ficelé : verrouillage institutionnel, manipulations administratives, et inaction d’une communauté internationale que Kamto accuse désormais d’avoir couvert le processus sous un accord opaque signé avec ELECAM.

Principal rival de Paul Biya en 2018 avec plus de 14 % des voix, Maurice Kamto représentait une alternative crédible. Son élimination vide le scrutin de tout enjeu démocratique réel. Le pluralisme est ainsi sacrifié sur l’autel du contrôle politique absolu.

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