Depuis plusieurs années, les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire traversent une zone de turbulence marquée par des suspicions mutuelles, des tensions diplomatiques et des divergences profondes sur les questions de sécurité et de souveraineté. L’arrestation fin août 2025 de six agents ivoiriens de la Daara par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sur le territoire burkinabè s’inscrit dans une séquence plus large de recomposition géopolitique en Afrique de l’Ouest. Cette affaire, désormais confirmée par le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, soulève bien plus qu’une querelle frontalière, elle met en lumière les nouveaux rapports de force entre États africains décidés à rompre avec la soumission, l’opacité et l’impunité.
Cette affaire est le reflet d’un tournant décisif, celui d’un Burkina Faso qui refuse désormais d’être une terre ouverte à toutes les ingérences, qu’elles soient politiques, militaires ou même humanitaires masquées. Le capitaine Ibrahim Traoré, dans une posture de fermeté souverainiste, assume cette arrestation non pas comme un acte de provocation, mais comme un acte de vigilance républicaine.
À l’heure où les peuples africains s’éveillent et réclament justice, dignité et autodétermination, il est temps de reconnaître que la refondation passe aussi par la sécurisation de nos frontières et de nos choix politiques. La logique des rapports néocoloniaux, entretenue par certaines capitales ouest-africaines au service d’intérêts extérieurs, trouve aujourd’hui ses limites à Ouagadougou. Chaque tentative d’incursion non autorisée, chaque opération d’influence dissimulée sous couvert de missions « humanitaires », est un affront à la souveraineté qui ne sera plus tolérer.
Le président de la Transition ne parle pas seulement au nom du Burkina Faso, il parle au nom de toute une génération africaine déterminée à ne plus subir l’humiliation diplomatique. Il tend la main, oui — mais dans la dignité. Il appelle au dialogue, certes — mais entre égaux. Or, comment parler de coopération sincère quand nos citoyens meurent en détention à Abidjan, dans le silence complice des institutions internationales ?
L’arrestation des agents de la Daara, loin d’être un geste isolé, s’inscrit dans une dynamique plus large de reconstruction de l’État burkinabè, de restauration de l’autorité et de réaffirmation de la souveraineté populaire. Car il ne s’agit pas ici d’une simple affaire diplomatique. Il s’agit de redéfinir les règles du jeu dans une Afrique qui change. Une Afrique où la sécurité, la dignité des peuples et la vérité ne seront plus sacrifiées sur l’autel des intérêts des puissants. Le Burkina Faso trace la voie. À ses frères africains d’entendre l’appel.
M.A