Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, économiques et sociaux, le Burkina Faso continue d’écrire, avec courage et dignité, une nouvelle page de son histoire. Parmi les chantiers de refondation en cours, celui de la santé se révèle central, car il touche à l’essentiel : la vie humaine. C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’exploit médical réalisé au Centre hospitalier régional de Ziniaré, où une équipe médicale burkinabè a sauvé une mère et son bébé dans le cadre d’une grossesse abdominale, l’une des plus rares et périlleuses complications obstétricales.
Bien plus qu’un simple fait médical, cet acte héroïque symbolise l’émergence d’un système de santé national plus autonome, plus compétent et résolument tourné vers l’excellence souveraine. À travers cette victoire de la médecine burkinabè, c’est toute la vision d’un État en reconstruction qui se manifeste, celle d’un Burkina qui soigne, protège et se redresse par ses propres forces.
Ce n’est pas une prouesse isolée, mais le fruit d’un investissement progressif dans la formation, l’équipement, et la mobilisation du personnel de santé. Le Burkina Faso se dote progressivement d’un modèle de santé souverain, capable non seulement de répondre aux urgences, mais aussi d’anticiper les évolutions médicales. La mobilisation d’une équipe pluridisciplinaire, la capacité à poser un diagnostic rare, à maintenir une grossesse à haut risque sur plusieurs mois, puis à extraire un enfant viable, dans des conditions non idéales, reflète une montée en compétence structurelle.
Au-delà du symbole médical, c’est la victoire d’une vision politique de santé axée sur l’accès, la qualité et la dignité des soins. Il s’agit d’une rupture avec l’ancienne dépendance systémique, qui faisait de l’expertise étrangère la norme. Ici, c’est au cœur du Burkina, par des Burkinabè, pour une Burkinabè, qu’un exploit digne des plus grands centres hospitaliers du monde a été réalisé.
À l’heure où l’Afrique redéfinit ses priorités, le cas de Ziniaré est un signal fort que la refondation sanitaire est possible, ici et maintenant. Elle doit se poursuivre avec davantage de moyens, de confiance, et de décentralisation des compétences médicales.
M.A