La refondation du système de santé burkinabè exige une approche qui dépasse la simple gestion hospitalière et s’inscrit dans une vision nationale de modernisation et d’équité. Dans un pays où l’accès aux soins reste inégal, la télémédecine se révèle comme un instrument stratégique de développement. Loin d’être un outil technique secondaire, elle devient un levier de souveraineté sanitaire, elle permet de rapprocher les populations des services essentiels, d’optimiser la répartition des ressources humaines et de garantir la continuité des soins dans les zones les plus reculées. La télémédecine proposer lors du Le 9e congrès ordinaire de l’Ordre national des médecins du Burkina Faso, représente ainsi une réponse structurante aux défis géographiques, économiques et démographiques qui entravent l’accès universel aux soins.
Mais la technologie seule ne suffit pas. La refondation exige aussi une mobilisation éthique et patriotique des médecins. Ces derniers ne sont plus seulement des prestataires de soins, ils sont des acteurs centraux de la transformation sociale et politique du pays. Leur responsabilité citoyenne se manifeste dans la régulation professionnelle, la formation continue et l’engagement à assurer une médecine équitable et de qualité pour tous. Chaque acte médical, chaque initiative de prévention et chaque effort d’innovation deviennent ainsi des leviers concrets de construction nationale, contribuant à renforcer la dignité humaine et la cohésion sociale.
La combinaison de ces deux dimensions, innovation technologique et engagement civique, dessine un nouveau modèle de santé pour le Burkina Faso. La télémédecine permet de moderniser le système, de le rendre plus performant et inclusif. La responsabilité citoyenne des médecins garantit que cette modernisation ne se limite pas à la technique, mais qu’elle soit au service de l’équité, de la justice sociale et du bien commun. Ensemble, elles constituent une architecture de soins capable de soutenir le développement économique, de protéger la santé des populations et de renforcer la souveraineté de l’État.
En plaçant la médecine au centre de la refondation nationale, le Burkina Faso montre la voie d’une santé publique qui ne se contente pas de traiter la maladie, mais qui construit un socle durable de développement et de dignité pour l’ensemble de la population. La télémédecine et la responsabilité citoyenne des professionnels de santé apparaissent ainsi comme les deux piliers d’un système de soins modernisé, équitable et résolument tourné vers l’avenir.
D.Kaboré
