Dans un monde où les postures diplomatiques se parent trop souvent d’hypocrisie, le Burkina Faso, par la voix de son Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a choisi la clarté et la fermeté. En marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Chef du Gouvernement burkinabè a livré, devant la Secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohamed, un message fort, celui d’un pays debout, maître de ses choix, et résolu à écrire une nouvelle page de son histoire, affranchie des tutelles néocoloniales.
Ce face-à-face, bien plus qu’un simple échange institutionnel, s’impose comme un acte politique majeur. Il marque un tournant dans les relations entre le Burkina Faso et les institutions internationales, désormais invitées à respecter une coopération alignée sur les priorités nationales et non dictée par des agendas extérieurs. Cette nouvelle diplomatie assume sans détour ses positions souverainistes : nommer les parrains du terrorisme, refuser le silence complice, et replacer le peuple burkinabè au cœur de la reconstruction nationale.
Le Premier ministre a dressé un état des lieux sans fard, rappelant les efforts herculéens déployés par le peuple et ses dirigeants pour reconquérir leur territoire, leur dignité et leur avenir. Rupture avec les accords léonins, discipline budgétaire, réforme de l’appareil d’État, mobilisation des ressources endogènes, autant de jalons posés dans la marche vers une refondation nationale authentique, enracinée dans les réalités du Sahel.
Car au-delà de la seule lutte contre le terrorisme, c’est d’un véritable projet de transformation qu’il s’agit. Un projet qui fait de la souveraineté non un slogan, mais une méthode. Un projet qui oppose à l’assistanat programmé, la fierté retrouvée d’un peuple qui entend forger son destin. En assumant pleinement ses choix, en exigeant un partenariat transparent, en dénonçant les duplicités géopolitiques, le Burkina Faso trace la voie d’un nouveau panafricanisme d’action.
Cette posture pose les fondations d’un modèle de gouvernance qui pourrait bien devenir la référence pour toute l’Afrique de l’Ouest sahélienne. L’entretien avec l’ONU n’est donc pas une fin en soi, mais un levier stratégique. Il inscrit le Burkina Faso dans une dynamique de leadership régional, porteur d’espoir pour les peuples opprimés du continent.