Burkina Faso

Burkina Faso : la souveraineté ne se bâtira pas sur la fraude et la corruption

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Lors de la 22ᵉ édition du Cadre de concertation Gouvernement–Secteur privé, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a tenu un discours d’une rare fermeté, dénonçant l’exportation illégale des matières premières. Ce message résonne comme un avertissement et un serment : le Burkina Faso ne se bat pas pour sa souveraineté afin que ses propres fils deviennent les fossoyeurs de son développement. L’heure n’est plus à la complaisance, mais à la reconquête morale et économique d’une Nation debout.

Depuis trois ans, le Burkina a engagé un combat de refondation totale : sécurité, gouvernance, souveraineté économique. Ce combat, porté par la détermination du peuple et la vision de ses dirigeants, vise à arracher le pays aux griffes de la dépendance et du pillage extérieur. Mais comment parler de souveraineté, si à l’intérieur, certains continuent de trahir l’esprit national par la fraude, l’exportation illégale et la spéculation sur les ressources du peuple ?

Le pays ne se bat pas, au prix du courage et du sang, pour que certains opérateurs économiques perpétuent les logiques de dépendance héritées du passé colonial, celles d’un pays producteur de richesses brutes exportées à vil prix, pendant que les Burkinabè eux-mêmes restent privés des fruits de leur labeur. Ces pratiques ne sont pas de simples délits économiques, elles sont des blessures à la dignité nationale, des actes de sabotage contre la refondation en cours.

Le Burkina Faso entre dans une ère où la probité devient une arme de libération. La refondation exige une rupture nette avec l’incivisme, la corruption et la fraude. Chaque tonne de coton ou de sésame exportée illégalement, c’est une école non construite, une usine non montée, un emploi volé à la jeunesse. Le patriotisme économique n’est pas un slogan, c’est un engagement quotidien, une discipline de conscience au service de la Nation.

Ce sursaut moral et productif s’inscrit dans un mouvement panafricain plus large, celui d’une Afrique qui se réapproprie ses ressources, ses terres et ses destins. Le Burkina, fidèle à l’esprit de Thomas Sankara, rappelle que le développement ne viendra ni de l’extérieur ni de la complaisance, mais de la rigueur, du travail et de la loyauté envers la patrie.

La refondation est une marche, un sacrifice, une reconquête. Et dans cette marche, il n’y a pas de place pour les fraudeurs, les complices du désordre ou les ennemis de l’intérieur. Le Burkina Faso nouveau se construit avec des mains propres, des cœurs sincères et des esprits libérés. Car un peuple qui refuse la trahison économique devient, à nouveau, maître de son destin.

Exporter frauduleusement les matières premières, c’est dépouiller le pays de sa force vitale.

D.Kaboré

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