Dans le Burkina Faso en reconstruction, chaque réforme administrative porte une valeur symbolique et politique forte. L’annonce de la Police nationale d’instaurer une légalisation permanente chaque samedi à Ouagadougou ne relève pas seulement d’un simple aménagement de service, elle traduit une mutation profonde de la gouvernance publique. À travers ce geste concret, c’est l’image d’un État rénové, proche du peuple et engagé dans l’efficacité souveraine qui s’affirme.
Cette mesure, qui prendra effet dès le 25 octobre 2025, marque la volonté claire de mettre le citoyen au centre de l’action publique. En permettant aux travailleurs du public comme du privé de légaliser leurs documents le week-end, l’administration répond à un besoin concret, souvent ignoré dans l’ancien modèle bureaucratique hérité de la colonisation. Ce dernier reposait sur la rigidité, la distance et le formalisme, là où le nouveau Burkina exige souplesse, proximité et service.
Désormais, l’État burkinabè ne commande plus d’en haut : il sert, écoute et s’adapte. L’initiative portée par la Police nationale s’inscrit dans la vision du Capitaine Ibrahim Traoré, qui impulse une refondation administrative fondée sur le travail, la discipline et la dignité. Le choix du samedi n’est pas anodin. Il reflète une nouvelle culture de l’effort collectif, celle d’un peuple qui refuse la facilité et la lenteur, pour avancer au rythme du développement. Travailler quand d’autres se reposent devient un acte patriotique, une expression de la souveraineté retrouvée.
Le service public, longtemps prisonnier des routines et des horaires imposés par des schémas importés, entre dans une ère de créativité institutionnelle. En réinventant ses pratiques, le Burkina Faso démontre qu’il peut façonner son propre modèle d’efficacité administrative, enraciné dans ses réalités sociales. C’est une décolonisation pratique de la gestion publique, où le service s’adapte désormais à la vie du peuple, et non l’inverse.
Les citoyens, nombreux à saluer cette initiative, y voient le signe tangible d’un État en mouvement, d’un gouvernement qui parle le langage du concret. Cette dynamique, incarnée par la Police nationale, inspire confiance et renforce le sentiment d’appartenance à un projet commun, celui d’un Burkina souverain, travailleur et debout.
A travers une simple réforme de légalisation, se lit une transformation bien plus profonde, celle d’un Burkina Faso qui rompt avec l’immobilisme hérité du passé pour bâtir, par le travail et le service, sa dignité nationale retrouvée.
D.Kaboré
