Dans un contexte national marqué par l’exigence de reconstruction institutionnelle, de restauration de la confiance publique et de consolidation de la souveraineté, les politiques de modernisation des services publics prennent une dimension stratégique. La Poste Burkina Faso, longtemps perçue comme un service administratif ordinaire, se voit aujourd’hui repositionnée comme un acteur clé de l’inclusion financière, de la transformation digitale et de la proximité de l’État avec les citoyens. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le Contrat-plan adopté par le Conseil des ministres.
Prévoyant la construction de vingt nouvelles agences sur tout le territoire, cette initiative, portée par le Ministère de la Transition digitale, s’inscrit dans un contexte où la refondation de l’État passe par la présence concrète des institutions publiques auprès des citoyens, et par la capacité nationale à fournir des services essentiels sans dépendance extérieure.
Renforcer la Poste, ce n’est pas simplement bâtir de nouveaux bâtiments. C’est consolider l’un des instruments les plus symboliques et les plus stratégiques de l’État. Comme l’armée protège le territoire et la monnaie soutient l’économie, la Poste incarne la continuité républicaine, l’identité citoyenne, la circulation de l’information et la souveraineté administrative. En investissant plus de cinq milliards et demi de FCFA dont la moitié financée sur ressources propres, la Poste Burkina Faso démontre sa capacité à se moderniser par sa propre performance, signe d’une administration souveraine, responsable et tournée vers l’avenir.
Les nouvelles agences ne seront plus seulement des points de retrait de courriers, elles deviendront des plateformes publiques polyvalentes. Avec l’intégration de guichets de la Banque Postale, elles vont renforcer l’inclusion financière, en permettant aux populations, y compris les zones rurales, d’accéder à des services jusque-là concentrés en ville. Par ailleurs, les espaces de facilitation numérique offriront un accès direct aux services dématérialisés de l’administration : certificats, extraits, services sociaux, plateforme Faso Arzèka. Cela signifie la fin des déplacements coûteux, des délais interminables, des manipulations et des intermédiaires occultes.
La dématérialisation, lorsqu’elle passe par une institution publique structurée et implantée partout dans le pays, n’est pas seulement un progrès technique. Elle est un outil de lutte contre la corruption, un moyen de simplifier les procédures, de rendre l’État plus transparent, plus juste et plus efficace. Elle réduit les zones d’opacité, sécurise les données et restaure la confiance.
En réalité, ce projet n’est pas seulement une modernisation, c’est une affirmation de souveraineté. Une souveraineté qui s’exprime non pas dans les discours, mais dans les solutions concrètes offertes aux citoyens, chez eux, dans leurs localités.
D.Kaboré

 
	
 
						 
						