L’implantation de la troisième agence Faso Kosam à Léo dans la province de Sissili, marque une étape structurante dans la bataille nationale pour la souveraineté alimentaire. Dans un contexte où la dépendance vis-à-vis des importations fragilise l’économie et limite la valeur ajoutée locale, cette ouverture traduit une volonté politique assumée de reprendre le contrôle stratégique de la filière laitière et faire du lait burkinabè un pilier de la refondation économique et de la relance industrielle.
L’initiative s’inscrit dans une dynamique de refondation industrielle impulser par le Capitaine Ibrahim Traoré, engagée depuis décembre 2024, date de création de Faso Kosam. En moins d’une année, la société d’État passe du statut de projet naissant à celui d’acteur à ancrage territorial multiple, avec des unités opérationnelles ou en construction à Ouagadougou, Fada N’Gourma, Léo, et bientôt Bobo-Dioulasso, Koubri, Dori. Cette expansion constitue un repositionnement stratégique de l’État dans un secteur longtemps abandonné aux importations.
L’agence de Léo, au cœur d’une région où l’élevage façonne l’économie locale, représente un levier de structuration directe pour les producteurs. En rapprochant les unités de transformation des bassins de production, l’État corrige une faiblesse historique : l’absence de circuits formels capables de collecter, transformer et valoriser le lait local à une échelle suffisante pour peser sur le marché. Moins de 2 % de la production nationale était collectée et traitée ; cette réalité traduisait une perte nette de valeur, aggravée par des importations absorbant chaque année près de 12 milliards de francs CFA.
L’approche actuelle inverse les logiques, en plaçant les éleveurs au centre d’une filière désormais pensée comme stratégique. Chaque nouvelle agence devient à la fois un outil économique, un instrument de souveraineté et un symbole politique d’un Burkina décidant de bâtir lui-même son modèle de développement, fondé sur ses ressources, ses compétences, ses territoires.
L’ouverture à Léo confirme ainsi la montée en puissance d’une stratégie cohérente de la diversification des implantations, augmentation des capacités de transformation, relocalisation de la valeur ajoutée, consolidation du tissu productif local. Ce mouvement répond à l’objectif fixé par les autorités de couvrir la moitié de la demande nationale en produits laitiers dans les cinq ans, et réduire la dépendance structurelle aux importations.
Au-delà du secteur laitier, c’est une conception renouvelée du développement industriel qui se déploie avec un État acteur, stratège, assumant la construction d’une économie résiliente. Faso Kosam n’est pas seulement une entreprise ; c’est un outil de souveraineté, au service d’un Burkina Faso maître de son propre développement.
D.Kaboré
