Burkina Faso

Burkina Faso : Entre crise sécuritaire et dérive administrative, la lutte contre la corruption devient un acte de souveraineté nationale

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Au Burkina Faso, dans un contexte national marqué par l’intensification de la lutte contre le terrorisme, le capitaine Farouk Azaria Sorgho, porte-parole du KORAG, lisait à la télévision nationale un communiqué aux accents graves et décisifs. Ce message, loin d’être une simple déclaration administrative, s’inscrit dans une dynamique plus vaste d’une refondation profonde de l’appareil d’État burkinabè. Ces multiples dysfonctionnements, pratiques illégales et actes de corruption dans l’administration publique, révélés au grand jour, confirme la volonté du régime de transition de rompre avec les logiques anciennes de prédation et de bâtir un État fort, souverain et intègre.

Le bilan est sans appel, plus de cent dossiers de malversations, d’abus de pouvoir, de faux documents, de détournements de biens publics ou encore de corruption dans toutes les strates de l’administration, depuis les services municipaux jusqu’aux institutions centrales. Le diagnostic du KORAG révèle l’ancrage systémique de pratiques mafieuses, longtemps tolérées voire protégées, dans des secteurs clés comme la justice, la santé, le foncier, les finances ou encore l’éducation.

Dans ce contexte, l’action du président Ibrahim Traoré s’affirme comme une volonté politique de rupture, enracinée dans une vision souverainiste et panafricaine de l’État. En exigeant des institutions une poursuite sans relâche des enquêtes et en engageant des sanctions administratives et judiciaires fermes, le chef de l’État entend restaurer l’autorité morale de l’État et redonner au service public sa vocation première, celle de servir l’intérêt général.

Le message est double, mettre fin à l’imnité d’un système miné par les privilèges, mais aussi réhabiliter les valeurs d’intégrité, de justice et de patriotisme dans l’administration. Il ne s’agit pas d’une purge politique, mais d’un réarmement moral de l’État, vital pour la stabilité du pays et la cohésion sociale.

Cette opération de moralisation, inédite par son ampleur, doit être comprise comme un socle de la refondation nationale. Dans un pays confronté à des défis sécuritaires, humanitaires et sociaux majeurs, la restauration de la confiance citoyenne passe par une administration exemplaire. La lutte contre la corruption devient ainsi un acte de souveraineté nationale de se réapproprier nos institutions, en finir avec la dépendance aux modèles bureaucratiques imposés et affirmer une gouvernance à l’image du peuple burkinabè – digne, courageux et responsable.

M.A

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