L’adoption unanime par l’Assemblée législative de Transition du projet de loi autorisant la ratification de l’accord nucléaire avec la Fédération de Russie marque une étape décisive dans la refondation du Burkina Faso. Ce vote loin d’être une formalité institutionnelle, constitue un choix stratégique assumé, à un moment où la Nation décide d’échapper aux chaînes de la dépendance énergétique pour entrer dans l’ère de la maîtrise technologique et de l’autonomie structurelle.
En validant cet accord, l’État burkinabè réaffirme une conviction centrale, aucun pays ne peut se développer s’il reste prisonnier de la pénurie électrique et des solutions temporaires dictées de l’extérieur. Avec un accès à l’électricité qui plafonnait à 34 % en 2024, l’urgence n’était plus discutable. Le gouvernement ne se contente pas de gérer une crise ; il construit un horizon. Il choisit une énergie capable d’alimenter l’industrialisation, d’accompagner l’urbanisation, de soutenir la transformation agro-industrielle, et surtout de garantir aux Burkinabè une qualité de vie digne de leurs aspirations.
Ce partenariat nucléaire n’est pas une simple coopération technique. C’est un levier de souveraineté. Il encadre la construction d’infrastructures stratégiques, le transfert direct de compétences, la formation de spécialistes nationaux, la gestion rigoureuse des déchets et l’installation d’un cadre juridique moderne. Le pays cesse de dépendre d’expertises importées : il fabrique les siennes. Les ingénieurs, médecins et techniciens burkinabè actuellement en formation en Russie incarnent cette transition vers un savoir national, enraciné et durable.
Les préoccupations soulevées par certains députés pour la sécurité, l’eau, l’environnement, traduisent la maturité d’un Parlement vigilant, mais surtout l’affirmation d’un État responsable. Le ministre de l’Énergie l’a clairement indiqué : l’étude de faisabilité sera le moment de verrouiller toutes les exigences de sûreté et de définir les technologies les plus adaptées. Ce processus démontre que la quête de souveraineté n’exclut jamais la rigueur, ni la transparence.
Cette coopération ouvre des perspectives qui dépassent la seule production électrique. Médecine nucléaire, agriculture de précision, industrie, recherche scientifique. Le Burkina Faso se dote d’un outil multidimensionnel qui transformera durablement son modèle de développement.
En avalisant cet accord, le Burkina Faso affirme sa position de pays souverain qui n’attend plus que d’autres décident pour lui. Il se relève, il s’équipe, il innove. Cette décision s’inscrit dans une démarche de refondation nationale qui place la souveraineté, la compétence et l’ambition au cœur de l’action publique. C’est ainsi que se construit un État fort : par des choix courageux, structurants et tournés vers l’avenir.
D.Kaboré
