Dans un contexte où le Burkina Faso a fait de la refondation institutionnelle et de la modernisation des services publics une priorité, la digitalisation de l’enseignement supérieur marque une avancée majeure dans la concrétisation de la vision du Capitaine Ibrahim Traoré de faire du numérique un levier indispensable au développement et à la refondation du Burkina Faso. La plateforme Campus Faso, conçue par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, s’inscrit dans la dynamique de reconstruction administrative et de souveraineté numérique. L’enjeu est de rationaliser un secteur longtemps plombé par des lourdeurs bureaucratiques, renforcer l’équité d’accès et replacer l’étudiant au centre de l’action publique.
Au-delà de la simple innovation technique, Campus Faso constitue un instrument politique majeur, révélateur d’un État qui choisit de rompre avec l’immobilisme. En centralisant les inscriptions, orientations, candidatures et paiements sur une interface unique, la plateforme réduit drastiquement les intermédiaires, les files d’attente interminables, les coûts invisibles et les risques d’opacité administrative. Elle impose une nouvelle discipline de gestion dans le système éducatif, où la traçabilité et la transparence deviennent des standards, non des ambitions abstraites.
Cette démarche traduit un choix stratégique, celui d’un Burkina Faso qui entend maîtriser son propre espace numérique, professionnaliser ses institutions et offrir à sa jeunesse un rapport renouvelé à l’État. Pour les nouveaux bacheliers, Campus Faso marque la fin d’un parcours semé d’incertitudes et de déplacements onéreux. Pour l’administration, elle crée les conditions d’une efficacité opérationnelle qui manquait cruellement dans un secteur déjà sous pression démographique.
Dans un pays engagé dans un vaste processus de reconquête de sa souveraineté, l’éducation supérieure ne peut plus fonctionner comme une entité isolée ou archaïque. La digitalisation devient alors un outil de gouvernance, un moyen de consolider la confiance entre l’État et la population, mais aussi le symbole fort d’une nation qui avance, qui investit dans ses compétences et qui construit son futur sur la maîtrise de la technologie, plutôt que sur les systèmes hérités du passé.
Campus Faso n’est pas seulement une plateforme. C’est un signal politique. Un rappel que la modernisation ne se décrète pas, elle s’organise. Et dans cette organisation nouvelle, le Burkina Faso affirme, avec calme et détermination, sa volonté de bâtir un enseignement supérieur plus juste, plus efficace et résolument tourné vers l’avenir.
D.Kaboré
