Face aux défis multidimensionnels qui touchent la région sahélienne — insécurité persistante, fragilité économique, pression démographique — les États membres de la Confédération AES (Burkina Faso, Mali, Niger) intensifient leurs efforts pour bâtir une architecture régionale de développement adaptée à leurs réalités. Dans ce contexte, la transformation en cours de l’Autorité pour le développement intégré des États du Liptako-Gourma (ALG) en une agence technique d’exécution représente une étape déterminante. Ce processus vise à doter le Sahel d’un levier institutionnel capable de porter, avec efficacité et coordination, les projets structurants essentiels au mieux-être des populations et à la stabilisation durable des territoires.
La transformation de l’ALG s’inscrit dans un mouvement de refondation impulsé par les pays du Sahel, avec en tête le Burkina Faso, visant à offrir des réponses endogènes aux défis du sous-développement et de l’insécurité. Il ne s’agit plus de dépendre de structures extérieures, mais de créer des instruments efficaces, coordonnés et portés par une vision panafricaine de la croissance inclusive.
À travers cette mutation, les États du Sahel entendent faire de l’ALG une véritable agence de mise en œuvre multisectorielle, dotée d’expertise technique, de capacité d’intervention rapide et de mécanismes de gouvernance adaptés à la réalité du terrain. Des infrastructures socio-économiques aux programmes de résilience, en passant par la valorisation des ressources naturelles, l’impact sur les populations sera direct : emploi, accès aux services, développement des zones transfrontalières, sécurité alimentaire.
L’AES, à travers l’ALG nouvelle formule, devient un bras armé de cette stratégie de souveraineté. C’est une rupture assumée avec les schémas classiques, au profit d’une gouvernance centrée sur l’autonomie, la dignité et la résilience collective.
