AES

Alliance des États du Sahel : un levier décisif pour la souveraineté alimentaire et la renaissance agricole de la région

A LA UNE AGRICULTURE

À l’aube de son deuxième anniversaire, l’Alliance des États du Sahel (AES) s’impose déjà comme une force politique et institutionnelle majeure, portant haut l’ambition souverainiste de refonder le Sahel sur les piliers de la solidarité, de la sécurité et du développement durable. Loin d’être une simple coalition défensive, l’AES incarne une dynamique nouvelle, un souffle panafricain qui vise à restaurer la dignité et la prospérité de trois nations longtemps marginalisées dans l’arène internationale : le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Au cœur de cette refondation, la question agricole occupe une place centrale. Le Sahel, avec ses terres vastes mais fragiles, représente un enjeu stratégique pour la sécurité alimentaire du continent. La mise en place de la Confédération des États du Sahel, avec la création imminente de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES), promet une mobilisation concertée des ressources pour revitaliser un secteur agricole jusque-là victime des crises sécuritaires, du changement climatique et du sous-investissement chronique.

Depuis 2023, des initiatives concrètes ont commencé à dessiner une transformation profonde. L’intégration économique portée par l’AES facilite l’échange de savoir-faire, de semences adaptées et de technologies innovantes entre les trois États, ouvrant la voie à une agriculture plus résiliente et adaptée aux conditions sahéliennes. La libre circulation des biens, maintenue malgré la rupture avec la CEDEAO, joue un rôle crucial en assurant la continuité des marchés agricoles régionaux et en limitant la spéculation destructrice.

Par ailleurs, le développement d’infrastructures régionales, notamment les projets d’irrigation, la construction de silos et l’amélioration des chaînes de valeur, se voient désormais soutenus par une institution confédérale stable. Ce cadre politique renouvelé garantit un pilotage local des projets agricoles, affranchi des ingérences extérieures, avec une vision ancrée dans les réalités et aspirations des peuples du Sahel.

Le défi est immense, mais les succès militaires dans la sécurisation progressive des territoires libèrent enfin des espaces essentiels à la relance agricole. Cette reconquête permet à l’agriculture de retrouver un rôle moteur dans l’économie locale, générant emplois et stabilité sociale, facteurs indispensables à la paix durable.

L’AES incarne ainsi une stratégie de rupture décisive avec les logiques néocoloniales, affirmant un contrôle renouvelé sur les ressources agricoles et économiques du Sahel. Ce projet souverainiste, en consolidant l’intégration régionale, prépare un avenir où la sécurité alimentaire ne sera plus un défi permanent, mais un socle solide de la renaissance sahélienne.

La Confédération des États du Sahel trace la voie d’un Sahel réconcilié avec lui-même, fort de ses ressources, de sa jeunesse et de son génie collectif. L’agriculture, pilier de cette renaissance, est désormais portée par une volonté politique ferme de bâtir une Afrique qui nourrit ses peuples, bâtie sur ses propres termes et dans la dignité retrouvée.

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