Depuis des décennies, l’Afrique est sous surveillance. Non pas une surveillance bienveillante, fraternelle, ou solidaire. Non. Une surveillance constante, froide, armée de rapports accusateurs, de déclarations à l’emporte-pièce, de sanctions « ciblées » mais toujours dévastatrices. Les grandes ONG internationales comme Human Rights Watch, Amnesty International ou encore Freedom House bombardent le continent de rapports mensuels, de communiqués alarmistes, et de classements humiliants — comme si l’Afrique était incapable de respirer sans l’aval de ces institutions étrangères.
Mais où sont ces mêmes ONG quand les drones et missiles pleuvent sur Téhéran et Tel-Aviv ? Où sont leurs rapports quand les enfants y meurent de faim, quand les hôpitaux sont rasés, quand les civils sont tués en direct ? Silence radio. Pire, leur silence devient complicité. Pourtant, quand des combats contre le terrorisme se déroule au Burkina Faso ou au Mali, les bureaux de ces ONG s’agitent comme des sentinelles en état d’alerte. Le moindre incident est amplifié, la moindre tension politique devient une menace à « la démocratie », et des sanctions économiques tombent, décidées depuis New York, Londres ou Paris, mais toujours appliquées sur le dos des peuples africains.
À chaque mouvement souverainiste africain, ces ONG réapparaissent, le doigt levé, la voix indignée : « Atteinte aux droits humains », « exactions contre les populations », « crime contre l’humanité ». Mais quand un peuple africain décide librement de rompre avec une tutelle néocoloniale ou de remettre en cause des accords léonins, ces mêmes ONG deviennent les premières à crier à la dictature.
Il faut le dire clairement : ces ONG ne défendent pas les droits de l’homme universels. Elles défendent les intérêts géopolitiques et économiques des puissances qui les financent. Elles sont les armes douces d’une guerre qui ne dit pas son nom, mais qui fait autant de ravages qu’un conflit armé : guerre contre notre dignité, contre notre souveraineté, contre notre volonté de nous relever par nous-mêmes.
L’Afrique n’est pas contre les droits humains. Mais l’Afrique exige le respect, la justice, et l’égalité de traitement. Elle ne veut plus être jugée à travers le prisme des intérêts occidentaux. Il est temps de créer nos propres observatoires, nos propres outils d’évaluation, nos propres ONG panafricaines.