Le président de la Transition du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, s’est rendu à Bamako ce mardi 30 septembre pour une visite officielle. Accueilli par le président malien et président en exercice de la Confédération des États du Sahel (AES), le Général Assimi Goïta, ce déplacement s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens entre les États membres de l’AES. Elle symbolise une dynamique profonde et stratégique qui redéfinit les contours de la souveraineté sahélienne et l’ambition panafricaine d’un Sahel uni, résilient et maître de son destin.
À une époque où le Sahel fait face à des menaces multiformes — terrorisme jihadiste, déstabilisations économiques et ingérences extérieures, cette visite revêt une dimension hautement politique et porteuse d’espoir. En effet, l’accueil solennel réservé au Général Tiani par son homologue malien, le Général Assimi Goïta, envoie un message fort de la volonté indéfectible de forger une alliance stratégique capable de transcender les divisions héritées de la colonisation et les faiblesses institutionnelles. Cette rencontre s’inscrit dans un calendrier politique crucial, à seulement trois mois du deuxième sommet ordinaire de l’AES, véritable levier pour asseoir la gouvernance confédérale et affirmer l’autonomie des États sahéliens face aux pressions externes.
L’AES, née de la charte de Liptako-Gourma en septembre 2023, est la concrétisation d’un rêve panafricain. Celui d’une intégration régionale ambitieuse fondée sur la coopération politique, économique et culturelle. La transformation récente en Confédération marque un tournant historique. Cette structuration solide, avec ses symboles forts — radio confédérale, hymne officiel, et projet de Banque confédérale pour l’investissement et le développement — illustre une volonté politique sans précédent de bâtir une communauté sahélienne forte, indépendante et apte à maîtriser son développement.
La visite du président Tiani à Bamako est ainsi plus qu’un simple déplacement. Elle est une démonstration de la souveraineté retrouvée, un acte de résistance collective face aux ingérences étrangères, notamment dans un contexte marqué par une influence géopolitique croissante de puissances extérieures telles que la Russie. L’AES ne se contente pas de défendre ses frontières, elle réinvente la diplomatie africaine en mettant en avant une coopération Sud-Sud solidaire, équilibrée et respectueuse des intérêts des peuples sahéliens.
