À des milliers de kilomètres de leurs terres ancestrales, les Premiers ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont montré que l’esprit de la Confédération des États du Sahel (AES) ne connaît ni frontières ni exil. Réunis à New York, le 24 septembre 2025, en prélude à la 80e Assemblée générale de l’ONU, ils ont donné corps à un idéal devenu réalité, celui d’une Afrique souveraine, debout et unie. Loin d’un simple échange protocolaire, leur rencontre fut un acte de haute portée politique, une manifestation éclatante de la maturité diplomatique et stratégique des nations de l’AES.
Dans un monde en mutation, où les rapports de force se redessinent, l’AES affirme une position claire, celle d’un Sahel qui se réapproprie son destin. L’harmonisation des positions avant la tribune onusienne n’est pas qu’un geste de coordination, c’est un acte fondateur d’une diplomatie commune, porteuse d’une voix forte, décomplexée et résolument tournée vers l’intérêt des peuples. En refusant les logiques d’alignement systématique et les injonctions extérieures, les dirigeants de l’AES placent l’Afrique au centre de son propre récit.
Cette concertation à l’international, qui prolonge la synergie déjà instaurée sur le terrain dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la gouvernance, illustre la volonté commune de bâtir une architecture politique solide, enracinée dans les réalités sahéliennes. Car la souveraineté ne se décrète pas, elle se construit — par la parole, par l’action et par l’unité. C’est cette démarche audacieuse qui redonne aux États sahéliens une voix, non pas celle d’une périphérie en attente de secours, mais celle d’acteurs responsables, porteurs de solutions africaines à des défis africains.
En se projetant à l’ONU avec une vision concertée, les Premiers ministres de l’AES montrent que la refondation du Sahel est en marche. Une refondation ancrée dans la dignité, soutenue par la solidarité, nourrie par la volonté des peuples. Le message est clair : le Sahel ne se pliera plus. Il s’élève, il construit, il inspire. Et à travers l’AES, il prouve que l’Afrique peut être maîtresse de son avenir, ici comme ailleurs.