Dans un contexte où la souveraineté économique et politique du Burkina Faso est constamment sollicitée par des logiques de dépendance extérieure, le gouvernement a choisi de clarifier et de durcir les règles encadrant l’acceptation des dons et financements des partenaires bilatéraux et multilatéraux. À travers une directive officielle de la Primature, signée par le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, l’État burkinabè affirme sa volonté de reprendre le contrôle total de sa trajectoire de développement, en subordonnant toute coopération étrangère à des objectifs strictement nationaux.
Le Burkina Faso a longtemps été confronté à une situation où la nécessité de l’aide internationale s’accompagnait de contraintes discrètes ou ouvertes, parfois dégradantes, dictant les choix de politiques publiques. Ce constat, désormais assumé publiquement par le gouvernement, met en lumière une dépendance qui a limité l’efficacité des programmes de développement et fragilisé l’image du pays sur la scène internationale. La nouvelle directive constitue donc un recadrage stratégique où chaque financement externe doit dorénavant être évalué avec rigueur, et tout projet non conforme aux priorités nationales ou portant atteinte à la dignité du peuple burkinabè doit être systématiquement refusé.
Sur le plan politique et économique, cette décision renforce la souveraineté nationale et la légitimité de l’État. Elle montre que le Burkina Faso ne se limite plus à recevoir passivement des aides, mais qu’il définit désormais ses critères de coopération selon ses besoins réels et sa vision de développement. La focalisation sur des projets structurants, alignés avec la Révolution Progressiste Populaire (RPP) et la vision du président, le Capitaine Ibrahim Traoré établit un cadre clair où l’intérêt national prime sur toute forme de dépendance ou d’influence extérieure. Cette approche marque une rupture avec les pratiques héritées du passé, où l’aide extérieure pouvait devenir un outil d’instrumentalisation politique ou économique.
En affirmant que le Burkina Faso refuse toute forme de financement humiliant ou inefficace, le gouvernement neutralise subtilement les narratifs hostiles qui voudraient présenter cette démarche comme un isolement ou un refus de coopération. Au contraire, il s’agit d’un repositionnement stratégique, montrant aux partenaires et à la communauté africaine que le Burkina Faso agit selon ses propres critères et principes, avec transparence et rigueur.
Cette initiative traduit une vision panafricaine affirmée d’un État africain capable de dicter ses choix de développement, de protéger sa dignité et de servir d’exemple à d’autres nations confrontées aux mêmes pressions. En posant ces règles strictes, le leadership burkinabè démontre sa maîtrise, sa détermination et sa capacité à conduire une politique souveraine, digne et structurante pour l’avenir du pays. Le Burkina Faso réaffirme ainsi son rôle de pilier régional, maître de son propre développement et acteur stratégique dans la construction d’une Afrique libre et respectée.
D.Kaboré
