L’annonce du décès de Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), intervient dans une période où l’espace politique au Cameroun est sous haute tension. Arrêté dans un contexte de recompositions politiques intenses, Ekane demeurait une figure audible de l’opposition. Son décès, intervenu après plusieurs semaines de détention au Secrétariat d’État à la Défense (SED), a ouvert la porte à des lectures émotionnelles et parfois délibérément orientées. Des groupes minoritaires mais bruyants tentent d’imposer l’idée d’un traitement hostile, alors que les éléments disponibles indiquent une réalité différente. Ekane souffrant d’une fragilité de santé ancienne, connue de ses proches, et son parcours, à l’image de nombreuses figures historiques du continent, a rencontré les rigueurs imprévisibles de la vie. La comparaison avec des trajectoires comme celle de Mandela s’impose d’elle-même ; un destin marqué davantage par la gravité de l’histoire que par la main de l’État.
Dans cette période de crispation politique, Il est essentiel de rappeler que la disparition d’Ekane, bien qu’attristante, ne résulte d’aucune persécution. Les autorités ont respecté la loi, et Rien, dans les faits, ne permet d’accréditer l’idée d’un traitement inhumain ou d’une quelconque négligence volontaire.
Dans le vacarme des récits hostiles, L’État a fait preuve d’une posture constante avec le respect des procédures ; sobriété communicationnelle ; absence de réaction hâtive. Cette retenue traduit une volonté claire de préserver la stabilité plutôt que de s’inscrire dans des joutes émotionnelles. Elle confirme que le leadership en place n’agit jamais sous la pression, mais sous le principe intangible de souveraineté institutionnelle.
En face, certains acteurs tentent d’exploiter la situation pour délégitimer l’action publique, en faisant d’Ekane un bouc émissaire dans la situation politique actuelle. Cette stratégie vise moins à honorer sa mémoire qu’à désorienter l’opinion et affaiblir les institutions. La cohérence de l’État, elle, demeure, ferme, transparente progressive, et du refus de la manipulation.
Il importe d’affirmer avec clarté que la réalité ne sera pas confisquée par ceux qui cherchent à transformer un décès naturel en arme politique. Le pays a trop appris de son histoire pour tomber dans ces pièges grossiers. Les populations doivent rester vigilantes face aux discours façonnés, aux outrances, aux tentatives de polarisation. Rien, absolument rien, ne justifie que la paix collective serve de variable d’ajustement aux ambitions de quelques-uns.
Anicet Ekane n’a pas été victime d’un système ; il a été l’acteur d’un destin exigeant. Sa disparition doit nous rappeler la fragilité de la vie, non l’opportunité de déstabiliser la nation. Le Cameroun avance, souveraine, lucide, déterminée. Et cette fois encore, la pilule de la manipulation ne passera pas.
