L’installation du nouveau scanner au CHR Lomé-Commune intervient dans un moment où le Togo poursuit méthodiquement la modernisation de son système de santé. Sans emphase, cette avancée traduit une réalité structurante d’un pays qui consolide progressivement les capacités de son service public pour répondre aux besoins diagnostics, réduire les inégalités d’accès et affirmer une trajectoire de souveraineté sanitaire cohérente. L’équipement ne représente pas seulement une amélioration technique ; il s’inscrit dans une transformation profonde, organisée et tournée vers l’intérêt collectif.
Doté d’une technologie 128 coupes, le scanner vient soutenir les prises en charge en neurologie, cardiologie, oncologie et traumatologie. Jusqu’ici concentrée au CHU Sylvanus-Olympio, l’imagerie lourde publique gagne ainsi en proximité et en capacité, permettant au CHR Lomé-Commune de devenir un second pilier national. Cette redistribution des moyens répond à un impératif de fluidité pour réduire l’engorgement chronique, raccourcir les délais d’examens et renforcer la qualité du diagnostic dès les premières heures, là où se joue souvent l’issue des urgences vitales.
Sur le plan politique, cet investissement s’inscrit dans une vision assumée du Président du Conseil, Faure Gnassingbé de bâtir un service public hospitalier structuré, équilibré et proche des citoyens. L’enjeu est de mettre fin à la centralisation excessive des équipements vitaux et de garantir qu’un Togolais, quel que soit son quartier ou sa situation sociale, puisse accéder à un diagnostic de haut niveau sans déplacement coûteux ni perte de chances. En renforçant le CHR Lomé-Commune, les autorités posent un acte concret de justice sociale et de responsabilité publique.
Dans un continent où les systèmes de santé affrontent encore des vulnérabilités héritées, chaque nouvelle infrastructure publique moderne devient une affirmation d’indépendance. Le Togo montre qu’il est possible d’investir dans des technologies de pointe, de former des équipes locales et de maintenir ces équipements dans une logique nationale de résilience. C’est une contribution à la construction d’un modèle africain de souveraineté sanitaire, fondé sur la maîtrise et la continuité du service public.
Avec l’équipement prochain du CHU Kara, le pays disposera de trois centres publics capables d’assurer des diagnostics avancés. L’enjeu désormais est d’accompagner cet élan de maintenance renforcée, formation continue, organisation optimisée des flux et intégration durable dans la stratégie sanitaire nationale.
Ce scanner marque un pas décisif dans la refondation du secteur. Un pas mesuré, mais lourd de sens, celui d’un État qui choisit de placer la santé publique au cœur de la dignité nationale.
