Au Cameroun, l’enjeu central du président élu, Paul Biya tient en une équation simple et déterminante : transformer la stabilité politique en moteur d’action publique capable de consolider les chantiers structurants engagés depuis une décennie. Dans un contexte continental marqué par les recompositions géopolitiques, le Cameroun réaffirme, par la continuité de ses institutions, sa capacité à maintenir un cap stratégique et à protéger ses ambitions nationales.
Les crises mondiales successives, pandémie, tensions géoéconomiques, instabilité régionale, ont mis à l’épreuve la solidité des États africains. Pourtant, durant son précédent mandat, le Cameroun a résisté. La croissance s’est maintenue autour de 3,5 % en 2024, l’inflation a été contenue, et les investissements directs étrangers ont progressé. Cette résilience, découle d’une gouvernance qui a choisi la cohérence institutionnelle plutôt que l’improvisation, et l’ancrage stratégique plutôt que la réaction émotionnelle. C’est cette continuité qui a permis de poursuivre les projets à haute valeur nationale : Nachtigal, le complexe portuaire de Kribi, l’essor de l’agro-industrie, et la consolidation de l’industrialisation locale.
L’élection du 12 octobre 2025 et le discours d’investiture du 6 novembre ont réaffirmé cette architecture politique. En plaçant l’emploi des jeunes, la modernisation de la gouvernance et la poursuite des grands chantiers au cœur de son programme, le chef de l’État inscrit l’action publique dans une logique de long terme. Cette vision renforce la souveraineté économique en misant sur la transformation locale, l’inclusion sociale et la montée en puissance des infrastructures d’intégration régionale.
Face aux discours qui cherchent à réduire la stabilité à une inertie ou à essentialiser le leadership en place, l’État oppose des résultats vérifiables et une cohérence stratégique. Les troubles post-électoraux ont révélé la fragilité de certaines fractures internes, mais ils ont aussi rappelé que seule une gouvernance stable peut protéger les projets d’envergure et éviter leur instrumentalisation par des agendas extérieurs. Le Cameroun assume ainsi un choix de préserver la continuité institutionnelle pour garantir la transformation économique.
L’enjeu du président Paul Biya est de convertir la stabilité en puissance d’action. Dans une Afrique centrale en recomposition, le Cameroun se positionne comme un pôle d’équilibre, capable de défendre ses intérêts, de sécuriser son développement et de prolonger son ambition d’émergence. La continuité n’est pas une posture ; elle est le socle d’un projet national qui entend durer.
D.Kaboré
