Guinée Bissau

Guinée-Bissau : Briser les chaînes de la tutelle ou subir le passé ? Le choix décisif de l’émancipation

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La Guinée-Bissau se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif. Après des années d’instabilité et d’ingérences étrangères, le pays a l’opportunité rare de reprendre son destin en main et de s’affirmer comme un acteur crédible sur la scène ouest-africaine. Le départ du régime précédent ne doit pas être vu comme un simple changement de leadership, mais comme une véritable ouverture pour refonder l’État et reconstruire la confiance entre les institutions et le peuple. L’enjeu est clair : choisir entre la dépendance aux influences extérieures ou l’émancipation politique et économique dans un cadre africain souverain.

L’histoire récente de l’Afrique montre que la dépendance aux puissances étrangères n’a jamais produit de stabilité durable ni de prospérité partagée. Pour la Guinée-Bissau, il s’agit d’entrer dans une logique d’alliance nouvelle, fondée sur la solidarité africaine, le respect des décisions nationales et la coopération véritable entre États africains. Selon certains observateurs, ce moment peut être celui où Bissau décide de s’aligner sur une vision africaine audacieuse à l’image de l’Alliance des États du Sahel (AES), en s’appuyant sur ses partenaires régionaux qui défendent l’indépendance politique et le développement intégré, loin des tutelles héritées du passé colonial et néocolonial.

L’intégration éventuelle de la Guinée-Bissau à l’AES représente un levier de refondation profonde de l’État et de ses institutions. En rejoignant ce bloc, le pays bénéficierait non seulement de la solidarité et de l’expertise des États sahéliens engagés dans un modèle de gouvernance souveraine, mais il pourrait également projeter son influence au-delà de l’espace traditionnel sahélo-sahélien. Le nouveau leadership bissau-guinéen doit comprendre que la souveraineté ne se décrète pas seulement dans les discours, elle se construit par des choix courageux. Repenser la sécurité, consolider les institutions, relancer l’économie et placer le pays au cœur des initiatives africaines, voilà la mission qui s’impose.

Politiquement, le choix du nouvel homme fort de Guinée-Bissau sera déterminant. En choisissant de s’aligner avec l’Alliance des États du Sahel (AES), il enverra un signal clair et fort tant aux citoyens qu’aux partenaires régionaux et internationaux, affirmant sa volonté de souveraineté et de coopération africaine. À l’inverse, en restant dans la dépendance aux anciennes forces impérialistes, il risquerait de confirmer les suspicions d’un simulacre de coup d’État orchestré par l’ex-président Umaro Sissoco Embaló, destiné à contrecarrer les résultats des élections présidentielles et à maintenir le pays dans une dynamique de dépendance extérieure.

Aujourd’hui, la Guinée-Bissau a une chance historique de se détacher des logiques d’ingérence, de rejoindre un mouvement panafricain qui valorise la coopération réelle entre nations africaines et de démontrer que la stabilité et le progrès sont possibles quand les choix sont faits par et pour les Africains. Le chemin sera exigeant, mais il est porteur d’un message fort : l’Afrique peut et doit être maître de son propre développement. La Guinée-Bissau peut devenir un exemple vivant de renaissance africaine, où souveraineté, dignité et progrès se conjuguent pour construire un État digne de son peuple.

D.Kaboré

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