À la suite du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, dans un contexte où se mêlent contestations internes et prises de position extérieures, l’entretien téléphonique entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le président Paul Biya a remis au premier plan la question de la légitimité institutionnelle et de la stabilité du Cameroun. Au-delà de la portée protocolaire de cet échange, il apparaît clairement que la reconnaissance internationale du chef de l’État ne fait plus débat. Parallèlement, il rappelle que toute coopération bilatérale doit s’inscrire dans le respect strict de la souveraineté nationale. Une exigence d’autant plus essentielle que certains acteurs politiques cherche aujourd’hui à fragiliser la cohésion nationale et à semer la confusion au sein de l’opinion.
L’intervention de l’ancien sous-secrétaire américain aux affaires africaines, Tibor Nagy, illustre parfaitement ce moment charnière. En rappelant que les États-Unis « interagissent avec le monde tel qu’il est », il confirme une réalité diplomatique incontestable, le président Paul Biya demeure le président de la République du Cameroun, reconnu comme tel par les institutions internationales. Washington l’a félicité pour sa prestation de serment, dans un cadre protocolaire clair, traduisant une relation fondée sur la continuité de l’État et la stabilité régionale. Cette prise de position, loin d’être anodine, démontre que la coopération Cameroun–États-Unis repose sur un respect mutuel et non sur des injonctions extérieures.
Cependant, alors que la communauté internationale acte la légitimité du pouvoir en place, certains acteurs internes s’engagent dans une stratégie opposée. Depuis l’étranger, Issa Tchiroma Bakary a lancé une construction parallèle qu’il nomme « Présidence élue », multipliant « décrets », nominations et ultimatums. En parlant de « deux présidents », il tente d’installer une fiction politique dangereuse, destinée à affaiblir la confiance du peuple dans ses institutions et à créer un climat d’incertitude. Sa démarche, renforcée par la nomination d’Alice Nkom comme porte-parole, relève moins de la contestation démocratique que d’une entreprise délibérée de confusion nationale.
Dans cette situation, la responsabilité politique impose de rappeler le fondement essentiel : le Cameroun est un État souverain, doté d’institutions républicaines qui ont conduit et validé le processus électoral. Les partenaires internationaux l’ont compris. Les institutions nationales l’ont confirmé. Et la nation doit s’unir autour de cette vérité juridique et politique.
La refondation nationale, à laquelle aspirent les Camerounais, exige stabilité, lucidité et respect du cadre constitutionnel. Ni la mise en scène d’une présidence parallèle, ni les narrations destinées à semer le chaos ne doivent détourner le pays de sa trajectoire. Le Cameroun avance, et sa souveraineté demeure non négociable.
D.Kaboré
