Burkina Faso

Burkina Faso : Quand l’agriculture devient un outil de puissance

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Au Burkina Faso, la sécurité alimentaire n’est plus seulement une question agricole, elle est devenue une question de souveraineté. Dans un contexte où les chaînes mondiales d’approvisionnement sont fragilisées et où la dépendance aux importations expose les nations à la vulnérabilité géopolitique, le Burkina Faso opère une réorientation majeure. L’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 se positionne comme un instrument stratégique pour réduire l’influence extérieure, restaurer la capacité nationale à nourrir sa population et affirmer l’indépendance du pays dans un monde marqué par les rapports de force économiques.

La vision portée par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, repose sur un principe simple, un pays qui ne nourrit pas son peuple ne peut être souverain. En visant la couverture des besoins nationaux en riz, maïs, pomme de terre, poisson et, fait symbolique, la relance de la filière blé, le Burkina Faso engage une transition structurante, celle de passer d’un modèle de dépendance aux marchés mondiaux à un modèle d’autonomie stratégique. Cette orientation marque une rupture claire avec plusieurs décennies de politiques d’ajustement où les importations étaient présentées comme la réponse naturelle aux déficits internes.

L’effort public consenti, plus de 104 milliards de FCFA pour la campagne agropastorale 2025-2026, n’est pas un geste ponctuel, mais le signe d’une politique de souveraineté assumée. Il témoigne d’un État qui choisit d’être stratège, planificateur, et non plus simple arbitre du jeu économique. La création de la SOBIMAP met fin à la domination des importateurs privés d’intrants ; celle du Fonds Dumu Ka Fa garantit un financement national affranchi des conditionnalités du FMI ou de la Banque mondiale ; tandis que l’ONBAH sécurise la ressource la plus stratégique en agriculture : l’eau.

Produire ce que nous consommons n’est pas qu’un impératif économique. C’est une affirmation identitaire et géopolitique. C’est réduire l’exposition aux pressions extérieures. C’est redonner à l’agriculteur, à l’éleveur, au pêcheur leur place dans la défense de la Nation. C’est transformer le monde rural en pilier de l’indépendance nationale.

Le Burkina Faso fait aujourd’hui le choix de la maîtrise sur la dépendance, de la réalité sur l’assistance et de la construction souveraine sur la soumission aux marchés.

Aujourd’hui, la souveraineté alimentaire au Burkina Faso n’est pas un objectif : c’est un acte de liberté.

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