Face à la crise sécuritaire et aux enjeux de cohésion nationale, le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants a pris l’initiative forte de projeter le court-métrage « La reconstitution de la Haute-Volta 1947 », le 17 octobre 2025, au Musée des Armées. Cet acte loin d’être anodin, dépasse le cadre culturel pour s’affirmer comme un outil stratégique de mobilisation, d’ancrage identitaire et de refondation nationale.
La mémoire de la reconstitution de la Haute-Volta, après sa dissolution coloniale en 1932, incarne une lutte victorieuse pour la reconnaissance territoriale et politique. La convoquer aujourd’hui, c’est inscrire l’action des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) dans une continuité historique. Le combat pour l’unité, hier mené par des figures politiques, est aujourd’hui poursuivi par des citoyens en armes. Ce parallèle donne sens au sacrifice actuel et renforce la légitimité des efforts de défense.
Le message politique porté par cette projection est double. D’une part, il s’agit de réactiver un récit national positif, celui d’un peuple capable de se relever face à l’adversité, de restaurer son unité et de reconquérir sa dignité. D’autre part, l’État affirme que la refondation en cours puise sa force dans une mémoire partagée, accessible et mobilisatrice. La renaissance d’hier devient le miroir de la résilience attendue aujourd’hui.
Cette démarche transforme également l’image des institutions militaires. Le Musée des Armées, en ouvrant ses portes au public autour d’un récit fondateur, devient un lieu d’ancrage civique. Les FDS sont réaffirmées comme des héritiers de l’histoire, acteurs de l’unité, garants de la souveraineté. Ce déplacement symbolique, de l’uniforme à la mémoire, de la défense physique à la défense identitaire, constitue un tournant dans la communication publique de l’État.
Faire de l’histoire un levier de mobilisation patriotique, c’est renforcer l’adhésion populaire à l’effort national. C’est rappeler que l’avenir du Burkina Faso repose autant sur la mémoire que sur l’action.
M.A
