Mali

Mali : Rupture avec l’ordre ancien et souveraineté retrouvée face aux ingérences

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À Kampala, lors de la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, le Mali a essuyé une violente attaque verbale de la part de la délégation algérienne. Derrière cette sortie, se révèle une tension plus profonde, celle d’un ancien ordre régional en perte de repères, confronté à la montée d’un nouveau paradigme sahélien fondé sur la souveraineté, l’autonomie stratégique et la refondation de l’État par et pour les Africains.

L’intervention d’Alger, marquée par une rhétorique belliqueuse, traduit moins une volonté de dialogue qu’un aveu d’impuissance face aux mutations profondes de la région. En dénonçant avec virulence la transition malienne, l’Algérie semble ignorer que le vent a tourné, que les peuples du Sahel, longtemps enfermés dans des schémas postcoloniaux dictés par des intérêts extérieurs, revendiquent désormais le droit de choisir leur propre destin. Le Mali, au cœur de cette dynamique, incarne aujourd’hui une rupture assumée avec les dispositifs hérités, qu’il s’agisse de la présence française, du processus d’Alger, ou du format onusien de la MINUSMA.

Ce n’est pas un repli, mais un repositionnement. En affirmant sa souveraineté et en reprenant progressivement le contrôle de son territoire, le Mali restructure ses alliances, reconfigure ses priorités et redonne sens à l’action publique. Le discours malien ne se limite pas à une réponse politique ; il est un acte fondateur. Chasser les ingérences, sécuriser les frontières, construire une paix souveraine, autant d’éléments d’une rhétorique de libération nationale qui trouve un écho croissant dans une sous-région en quête de dignité.

Le gouvernement de Transition, conduit par le général Assimi Goïta, loin d’être un simple pouvoir de circonstance, s’appuie sur un narratif puissant de restauration de l’autorité de l’État. Loin des discours paternalistes de certaines puissances, les autorités maliennes parlent au nom d’un peuple qui exige des résultats concrets tels que sécurité, intégrité, justice et contrôle réel des ressources. Les décisions prisent par le gouvernement centré sur la souveraineté, fonctionne comme un ciment national dans un contexte de recomposition des équilibres.

Face à cela, l’Algérie brandit encore les symboles d’un tiers-mondisme figé, tout en se plaçant en contradiction avec sa propre doctrine de non-ingérence. Cette incohérence fragilise son autorité, alors que d’autres acteurs, le Mali en tête, assument pleinement une parole politique claire, enracinée dans les aspirations profondes des sociétés sahéliennes. Le temps du surplomb est révolu, place aux États debout.

M.A

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