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Burkina Faso : “Ma brique pour Sankara”, la mémoire au service de la souveraineté retrouvée

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Le lancement de l’initiative « Ma brique pour Sankara » marque un tournant décisif dans la refondation du Burkina Faso. Au-delà d’un simple projet de construction, il s’agit d’un acte de souveraineté symbolique et culturelle, où la mémoire du capitaine Thomas Sankara devient un levier de réaffirmation nationale. Dans un contexte où le pays revendique son droit à l’autodétermination, cette initiative traduit une volonté claire, celle de bâtir un avenir enraciné dans la dignité, la solidarité et la confiance en la force collective du peuple.

Le choix d’un financement citoyen, ouvert à tous les Burkinabè, à la diaspora et aux peuples amis, constitue une réponse politique forte aux dépendances extérieures qui ont longtemps fragilisé les initiatives africaines. En invitant chaque citoyen à « apporter sa brique », le gouvernement, à travers le Comité international du mémorial Thomas Sankara, transforme la mémoire en moteur de souveraineté. La construction du mémorial devient ainsi une œuvre partagée, une démonstration de la capacité du peuple à se prendre en charge, à financer son histoire, et à se reconnaître dans un projet commun.

Sous l’impulsion du capitaine Ibrahim Traoré, la refondation du Burkina Faso prend ici une dimension culturelle et identitaire. Si la souveraineté politique et militaire s’affirme dans la rupture avec les tutelles extérieures, la souveraineté culturelle s’enracine dans la mémoire des héros nationaux. En honorant Sankara par une initiative populaire, le pays renoue avec ses valeurs fondamentales : intégrité, travail, unité et confiance en soi. C’est un message adressé au monde, le Burkina Faso n’attend plus de modèle importé, il façonne le sien.

La force de l’initiative « Ma brique pour Sankara » réside aussi dans son inclusivité. Chacun, quelle que soit sa condition, peut contribuer à l’édification du mémorial. Cette approche participative réconcilie la mémoire et l’action, la symbolique et le concret. Elle traduit la maturité d’un peuple conscient que sa libération ne peut venir que de lui-même.

Cette initiative n’est pas qu’un hommage à un homme. C’est une déclaration d’indépendance renouvelée, une manière de dire que le Burkina Faso, fidèle à l’esprit sankariste, entend désormais écrire sa propre histoire avec ses propres moyens. Par la mémoire, le pays consolide sa souveraineté. Par la participation citoyenne, il enracine la refondation dans la conscience populaire. « Ma brique pour Sankara » devient alors plus qu’un projet, c’est un symbole vivant de la souveraineté retrouvée.

M.A

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