Dans une région en proie à une instabilité persistante et aux pressions extérieures, la mise en service officielle du drone de combat turc Aksungur par l’armée de l’air nigérienne marque une étape décisive dans l’affirmation de la souveraineté militaire du Niger. Bien plus qu’un simple achat d’armement, cette acquisition traduit une vision politique assumée de refonder l’État par une autonomie stratégique et technologique, gage de sécurité durable pour le peuple nigérien et ces peuples frères du Sahel.
Avec une endurance de 40 heures de vol et une capacité d’emport de 750 kg d’armement, l’Aksungur propulse le Niger dans le cercle restreint des nations africaines disposant de technologies de guerre de haute précision. En surpassant le Bayraktar TB2 et rivalisant avec l’Akinci, cet appareil offre au pays un avantage tactique décisif dans la lutte contre les groupes armés terroristes qui menacent l’intégrité territoriale du Sahel. Il s’agit d’un outil de dissuasion, mais aussi de réponse immédiate, capable de traquer l’ennemi en profondeur sans exposer nos soldats.
Mais au-delà de l’aspect opérationnel, l’introduction de ce drone illustre un choix stratégique fort de rompre avec la dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et diversifier les partenariats vers des alliés respectueux de la souveraineté des États africains. Le Niger, aux côtés du Mali et du Burkina Faso, affirme ainsi sa volonté de bâtir une défense panafricaine, ancrée dans les réalités locales et les intérêts du continent.
Cette dynamique s’accompagne d’un second pilier fondamental, la montée en compétence nationale. Douze militaires formés en Turquie, un escadron de drones déjà opérationnel, plus de 10 000 heures de vol réalisées, et désormais un centre de recherche aéronautique capable de développer des drones locaux : c’est le socle d’une souveraineté technologique en gestation. À terme, c’est l’objectif d’un Niger autonome dans la production et la maintenance de ses équipements de défense qui se dessine.
Ce progrès n’est pas une fin en soi, mais un moyen de refonder l’État nigérien sur des bases nouvelles, celles d’un État fort, maître de son ciel, garant de la sécurité des populations, et acteur majeur de la stabilisation du Sahel. L’Aksungur n’est donc pas seulement un drone. Il est le symbole d’un Niger debout, d’un Niger qui décide, d’un Niger en marche vers sa pleine souveraineté sécuritaire.