En marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, à New York, les ministres des Affaires étrangères du sahel, ont franchi une nouvelle étape décisive dans la refondation politique et économique du Sahel avec le Maroc. Cette initiative royale, audacieuse et visionnaire, ne se limite pas à offrir un simple accès géographique à l’océan Atlantique ; elle incarne un véritable projet d’émancipation régionale, un levier stratégique pour affirmer la souveraineté des pays sahéliens et catalyser leur développement endogène.
L’initiative atlantique, portée par le roi Mohammed VI, est un acte politique majeur qui transcende les clivages classiques et inscrit la coopération Sud-Sud dans une dynamique intégrée. En concrétisant un corridor maritime direct pour les pays enclavés du Sahel, elle ouvre un horizon nouveau pour la diversification des routes commerciales, la dynamisation des échanges économiques et la réduction des dépendances structurelles qui entravent depuis trop longtemps la croissance régionale. C’est une invitation à réinventer les logiques économiques, en mettant la complémentarité des territoires au service d’une prospérité partagée, véritable antidote aux crises sécuritaires et sociales récurrentes.
Sur le plan concret, les avancées enregistrées lors de cette réunion sont porteuses d’un espoir tangible. Les mécanismes de coopération se structurent, les engagements se précisent, et une feuille de route ambitieuse se dessine. Cette démarche collective illustre une volonté souveraine de maîtriser son destin, loin des ingérences externes, en forgeant une alliance forte autour d’un projet fédérateur. Elle traduit aussi la prise de conscience que le développement durable du Sahel passe par la consolidation d’un espace intégré, où la sécurité, l’économie et la gouvernance se nourrissent mutuellement.
Pour les trois pays de l’AES cette initiative revêt une dimension stratégique supplémentaire. Elle s’inscrit dans la refondation institutionnelle et économique impulsée par l’Alliance des Etats du Sahel (AES), favorisant l’émergence d’un Sahel uni, résilient et autonome. Le corridor atlantique devient ainsi un catalyseur pour les projets d’infrastructures, d’investissement et d’innovation qui peuvent transformer durablement les conditions de vie de millions d’Africains.
Cette rencontre symbolise plus qu’une simple coopération bilatérale, elle est l’expression d’un panafricanisme concret, incarné dans une action publique forte, souveraine et tournée vers l’avenir.