Dans le Burkina Faso actuel, en pleine quête de souveraineté réelle et de renaissance collective, il ne s’agit plus seulement de réparer le présent, mais de réconcilier le pays avec les voix enfouies de sa terre. Dans ce contexte, où chaque décision publique devrait porter le sceau de la refondation, l’archéologie n’est plus un luxe académique, elle devient un acte de résistance, un outil de reconquête. Ce que certains appellent des « fouilles », nous l’appelons mémoire retrouvée, fondement de dignité et boussole de l’avenir. Ainsi, lorsque le Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert OUEDRAOGO, marche aux côtés des chercheurs du LAHAT sur le sol du Musée National, c’est l’État lui-même qui s’incline devant l’histoire pour mieux se relever. C’est une posture nouvelle : ne plus construire sur l’oubli, mais ériger le futur sur nos vérités profondes, exhumées de nos propres terres.
L’action engagée par le Laboratoire d’Archéologie, Histoire des Arts et des Techniques (LAHAT) de l’Université Joseph KI-ZERBO, encadrée par des chercheurs locaux, symbolise un véritable tournant. L’archéologie préventive rigoureuse, pratiqué par l’équipe ne se contente pas de préserver des vestiges, elle crée un socle solide pour nourrir la mémoire collective, renforcer l’identité culturelle nationale et bâtir une conscience historique panafricaine. Ce travail minutieux sur le terrain, qui a permis d’identifier une ancienne zone d’occupation humaine, révèle que notre territoire est porteur de richesses matérielles et immatérielles inestimables, fondements d’une souveraineté culturelle affirmée.
L’importance de cette démarche dépasse largement le domaine académique. En effet, la protection et la valorisation du patrimoine culturel sont des leviers stratégiques de développement durable et de cohésion sociale. Elles renforcent la capacité du Burkina Faso à se projeter dans une dynamique autonome, à partir de ses propres racines. Cette politique publique, démontre que la refondation du pays ne peut s’affranchir de la connaissance et de la sauvegarde du passé. Le patrimoine n’est plus un simple héritage, mais un véritable moteur d’innovation sociale et économique, notamment dans les secteurs du tourisme culturel et de la recherche scientifique.