Le Conseil des ministres du 19 septembre 2025 a marqué une étape décisive dans la refondation économique et politique du Mali, à travers l’adoption de décrets renforçant la part de l’État dans le secteur minier, levier essentiel pour la souveraineté et le développement durable du pays. Alors que la production aurifère a connu un recul en 2024, ces mesures traduisent la volonté affirmée du gouvernement de reprendre pleinement le contrôle de ses richesses naturelles, afin de bâtir un Mali nouveau, fort, autonome et moteur du renouveau du Sahel.
En renouvelant les permis de recherche et en validant des conventions où la participation de l’État devient non diluable et non contributive, le Mali affirme sa capacité à gérer ses ressources stratégiques sans se soumettre aux diktats des multinationales. L’exemple emblématique de Fekola S.A. illustre cette nouvelle donne, l’État malien y détient désormais une part renforcée, garantissant un accroissement significatif des recettes fiscales, indispensables au financement des politiques publiques et à la création d’emplois. Plus qu’une simple régulation, c’est une véritable révolution dans la gouvernance minière, où la souveraineté économique se conjugue avec une vision panafricaine d’émancipation.
Le virage vers le lithium, minerai d’avenir, témoigne aussi d’une stratégie proactive tournée vers la diversification et l’innovation. Avec la montée en puissance des mines de Torakoro, Sadiola, Bougouni, Syama et surtout la nouvelle mine de Goulamina, le Mali investit dans des ressources indispensables à la transition énergétique mondiale. L’État, avec ses 35 % dans le capital, s’assure une juste part des revenus qui doivent irriguer l’économie locale, dynamiser les infrastructures et renforcer la résilience régionale face aux défis du changement climatique et de la sécurité.
Au-delà des chiffres, 835 milliards de francs CFA de recettes minières en 2024, 15 000 emplois directs, 200 000 emplois indirects, c’est une dynamique de souveraineté partagée qui s’installe. Cette politique minière renforce l’indépendance économique malienne et crée les conditions d’une paix durable, en intégrant les communautés locales dans la chaîne de valeur. Elle donne au Mali la stature d’un acteur incontournable sur la scène africaine, aux côtés de géants comme le Ghana, avec une ambition claire d’impulser un développement endogène, solidaire et durable, pilier de la refondation du Sahel.
Mariam Ouédraogo