L’audience accordée ce 19 septembre 2025 par le Président du Faso, Capitaine Ibrahim TRAORÉ, aux présidents des parlements du Mali, du Niger et du Burkina Faso, marque une étape décisive dans l’histoire contemporaine de l’Afrique. Bien plus qu’un échange institutionnel, il s’agit d’un acte de souveraineté assumée, un jalon concret dans le processus irréversible de refondation du Sahel porté par l’Alliance des États du Sahel (AES). La remise officielle de l’avant-projet de texte du futur parlement confédéral est un symbole fort, celui de peuples en marche vers leur propre destin, sans tuteur, sans dictat, dans la fidélité à leur histoire et à leurs aspirations profondes.
Ce parlement confédéral, en gestation, n’est pas une coquille vide. Il incarne la volonté politique d’unifier les voix, de conjuguer les intelligences, et surtout, de mutualiser les ressources juridiques et humaines au service du développement endogène. C’est un outil puissant de gouvernance commune, capable d’harmoniser les législations, de porter des politiques publiques concertées, et de catalyser des projets structurants à l’échelle régionale dans des secteurs clés comme la sécurité, l’éducation, la santé, l’agriculture, et l’industrialisation.
Ce moment est à la fois historique et stratégique. Historique, car jamais auparavant nos peuples n’avaient été aussi proches de bâtir un cadre politique commun affranchi des modèles imposés. Stratégique, car dans un contexte de recomposition géopolitique mondiale, l’AES offre une réponse panafricaine, souveraine, et courageuse à la crise de l’État néocolonial. Le parlement confédéral est l’une des trois institutions prévues dans le traité fondateur de la Confédération des États du Sahel. Il s’agit d’une avancée majeure vers une intégration politique assumée, qui dépasse les logiques de coopération technique pour entrer dans l’ère de la construction politique souveraine.
L’engagement du Capitaine Ibrahim TRAORÉ à transmettre rapidement le document à ses homologues, et à œuvrer pour son adoption, est la preuve d’un leadership ferme, cohérent, et profondément enraciné dans la volonté populaire. Ce processus de refondation ne se fait pas dans les salons, mais au rythme des peuples. Il est l’expression d’un souffle panafricain qui refuse la soumission et revendique une gouvernance ancrée dans nos réalités, nos valeurs et nos ambitions.