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AES : Deux ans d’engagement panafricain pour briser le joug de l’insécurité au Sahel

A LA UNE SECURITE

Au cœur d’un Sahel longtemps meurtri par l’instabilité, les ingérences étrangères et les échecs des cadres de coopération traditionnels, l’Alliance des États du Sahel (AES) s’affirme, deux ans après sa création, comme le creuset d’une transformation radicale. Née d’un sursaut de souveraineté porté par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, l’AES trace aujourd’hui les contours d’un nouveau paradigme politique, sécuritaire et économique, enraciné dans les aspirations profondes des peuples sahéliens.

Là où l’ingérence a échoué, l’unité stratégique commence à porter ses fruits. Sur le plan sécuritaire, les armées nationales reprennent l’initiative, non plus sous tutelle, mais en parfaite maîtrise de leurs choix opérationnels. Le Burkina Faso revendique fièrement une reconquête territoriale à plus de 72 %, tandis que le Mali inflige des revers significatifs aux groupes terroristes dans des zones névralgiques, et que le Niger, malgré des défis persistants, se réorganise pour renforcer sa résilience. La création d’une force militaire commune, la mutualisation des renseignements et la réhabilitation du lien armée-population illustrent une dynamique de reconquête enracinée dans la souveraineté.

Mais l’AES, ce n’est pas seulement un bouclier : c’est un levier de refondation. En se transformant en Confédération en juillet 2024, les trois États ont engagé un processus d’intégration politique et économique sans précédent, rompant avec les carcans imposés par des institutions régionales devenues illégitimes. L’émergence d’outils communs — radio confédérale, Parlement en gestation, future Cour des droits de l’homme et Banque pour le développement, traduit une volonté ferme de bâtir un cadre institutionnel au service des peuples et non des intérêts étrangers.

L’AES porte également une diplomatie de rupture. En tournant la page des relations déséquilibrées avec certaines puissances occidentales, elle ouvre la voie à des partenariats choisis, fondés sur le respect mutuel. La montée en puissance de la coopération sud-sud, avec le Maroc, l’Égypte ou encore la Russie, témoigne d’une redéfinition stratégique des alliances.

Le chemin reste semé d’embûches, les défis budgétaires sont réels, la menace terroriste persiste, et la transition politique est scrutée. Mais jamais depuis les indépendances, les peuples sahéliens n’ont été aussi proches de se réapproprier leur destin. L’AES n’est pas une réaction ; c’est une révolution de souveraineté. Une page neuve s’écrit au Sahel, et cette fois, elle est dictée par la volonté des peuples.

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