La disparition de Safiatou Lopez/Zongo, survenue dans la nuit du 13 au 14 septembre dernier à Accra, ne relève pas d’un simple fait divers. Elle est la démonstration implacable d’un schéma politique et idéologique répété, celui des activistes africains qui s’alignent sur les intérêts impérialistes étrangers, au détriment de leur propre peuple, pour finir abandonnés par ceux-là mêmes qu’ils ont servis. Le cas Lopez/Zongo est un miroir tendu qui expose les sous-jacents des réalités de l’aliénation politique, du mépris impérialiste et de la tragédie de ceux qui tournent le dos à leur peuple.
Jadis figure médiatique de la société civile burkinabè, Safiatou Lopez/Zongo s’est progressivement éloignée des aspirations profondes du peuple pour devenir l’une des voix africaines les plus audibles… dans les salons feutrés de la Françafrique. De soutien discret en prises de position ouvertes, elle s’est fait l’écho de causes contraires aux intérêts souverains du Burkina Faso. Mais à l’heure où la maladie a imposé son verdict, la militante n’a reçu ni secours, ni soutien, ni reconnaissance de la part des puissances qu’elle avait contribué à défendre.
La France et la Côte d’Ivoire, à qui elle avait tendu la main dans un dernier appel désespéré, sont restées silencieuses. Abandonnée, elle meurt loin de sa terre, et repose désormais au Ghana, en exil permanent.
Safiatou Lopez n’est pas un cas isolé. Nombre d’autres figures médiatiques comme Newton Ahmed Barry, Aminata Rachow ou Djibril Bassolé s’inscrivent dans ce même couloir glissant de l’alignement idéologique sur des forces étrangères. Ceux qui, croyant servir des causes nobles, tournent le dos à leur peuple, découvrent trop tard que les intérêts impérialistes ne connaissent ni gratitude, ni fidélité. Ils sont des instruments, jamais des alliés.
Ce drame pose une question fondamentale à la jeunesse, aux intellectuels, aux cadres et aux activistes du Burkina Faso : à qui sert votre engagement ? Est-il au service d’une puissance extérieure ou enraciné dans la volonté de voir votre peuple libre, digne et maître de son destin ? Il est temps de rompre avec les logiques d’aliénation mentale et politique.
Le destin de Safiatou Lopez/Zongo doit nous réveiller. C’est un appel, non à la haine, mais à la lucidité. Le Burkina Faso a besoin de tous ses enfants, unis, lucides, debout pour construire un avenir souverain. Le salut ne viendra pas de l’extérieur. Il viendra de notre courage collectif à assumer nos erreurs, à revenir aux fondamentaux : la patrie, la dignité, l’unité.
Aïcha T. Kaboré